Le Ciré met à l’honneur les femmes artistes migrantes lors de la journée internationale des réfugiés
Ce jeudi c’est la journée mondiale des réfugiés et pour l’occasion, le Ciré met en lumière les difficultés que rencontrent les femmes quand elles décident de quitter leur pays d’origine. L’asbl en fait un événement culturel en montrant leurs créations artistiques puisque pour une femme, l’exil est bien plus dangereux.
“La femme migrante est invisibilisée. Elle n’apparaît pas dans l’image que le public a de la migration ou de la personne migrante. Elle n’apparaît pas ou très peu dans le discours politique, dans les législations qui visent les migrants”, explique la directrice du Ciré, Sotieta Ngo. De ce fait, l’asbl souhaite décloisonner les discours pour parler “des étrangers en général” et pas seulement des réfugiés et en particulier des femmes artistes migrantes “pour leur rendre leur visibilité“.
Multiple invisibilité de la femme
Pour ces femmes qui quittent leur pays parce qu’elles y sont en danger ou pour des raisons économiques, les difficultés sont d’autant plus grandes. “Les violences sexuelles à l’égard des femmes sur les routes de l’exil, dans certains pays et certains endroits, sont systémiques. On sait que les femmes qui passent par ces lieux-là et qui ont quitté des violences, y sont confrontées par des trafiquants, des douaniers ou leur propre communauté“. La place des femmes dans les embarcations sont bien déterminées – en fond de cale – et elles sont bien plus nombreuses que les hommes à trouver la mort par noyade, elles qui apprennent rarement à nager dans leur pays d’origine. Dans ces flux migratoires, il y a 43% de femmes. Le Ciré a ainsi organisé des services à part pour les femmes dans les hub humanitaires pour éviter qu’elles ne se retrouvent dans les files avec des hommes, ce qui les faisaient fuir.
L’art comme un pont entre cultures
Diana Valazero est une artiste originaire d’Equateur, elle a notamment voyagé en Chine avant de s’installer en Belgique à la fin des années 90. Elle a connu les difficultés d’intégration et d’acceptation. “Moi je suis artiste et c’est la seule chose que je peux faire dans un autre pays : faire ce que j’ai fait toute ma vie. A travers l’art, on rassemble de nombreuses personnes“. L’artiste propose un projet d’art participatif et c’est ainsi qu’avec 156 personnes, elle a brodé une robe présentée au Musée d’art Moderne de Kyoto.
L’oeuvre est à découvrir ce jeudi soir à la Tricoterie à Saint-Gilles à l’occasion de la journée mondiale des réfugiés où seront mises à l’honneur les femmes artistes au-delà de leur statut et de leurs origines.