Le budget Cocof présenté en équilibre pour masquer les promesses non tenues, selon l’opposition
Le parlement francophone bruxellois a ouvert jeudi le débat sur le budget de la Commission Communautaire française de Bruxelles, institution en charge d’une série de matières notamment sociales intervenant dans le quotidien du million d’habitants francophones de la capitale. Le budget a été présenté en équilibre. Toutefois, tout rassurants que les chiffres puissent paraître, ils n’ont pas privé l’opposition de critiquer l’action de la majorité PS-Ecolo-DéFI aux commandes à l’heure des bilans.
Gaëtan Van Goidsenhoven (MR) s’est ainsi plus attardé sur les promesses non tenues de la législature: la fusion entre la Haute école Lucia De Brouckère et Francisco Ferrer, dépendant de la Cocof; le musé de la Migration; la “Cité des langues”; une baisse et non une hausse du nombre de demandeurs d’emplois formés entre 2018 et 2022, malgré une hausse du budget de 1 million promise l’an prochain (61 millions au total). 16.158 chercheurs d’emploi ont été formés en 2018 contre 14.645 en 2022, avec taux de sortie positive inférieur. Le chef de file libéral a enfin reproché à la ministre-présidente écologiste du collège de la Cocof; Barbara Trachte de ne pas avoir contribué à rendre plus connue dans le public francophone, une CoCof “qui ressemble de plus en plus à une coquille vide. Pour lui, le processus de transfert de matières à la Cocom n’a fait qu’accentuer le problème, non sans conséquence majeure sur le budget régional.
Petja Obolensky (PTB) a souligné que les conditions de vie des bruxellois(es) se sont fort dégradées, qu’ils soient bénéficiaires des services de la Cocof ou travailleurs de première ligne des associations qui en dépendent. Pour lui, cela atteste du “bilan pas terrible” du collège. Les secteurs sociaux de la Cocof croulent sous la charge administrative, l’augmentation des demandes et de certaines problématiques nouvelles. Or, le budget stagne, ou augmente très légèrement, mais c’est essentiellement dû à l’inflation et à l’indexation réglementaire et non à une réponse adaptée à la demande sociale. Le tout dans un manque de transparence sur la question des dotations exceptionnelles, la “cocomisation” et la neutralisation des dépenses stratégiques d’investissement qu’il faudra rembourser.
Pour Christophe De Beukelaer (Les Engagés), un budget équilibré ne dit pas tout, et notamment que la Cour des comptes affirme que les recettes semblent surestimées de 15.000 euros. Cela ne dit rien non plus sur l’ampleur des aides apportées. Or, le Plan Social Santé Intégré récemment validé nécessitera plus de moyens que ceux annoncés. Idem pour la promotion de la santé si l’on veut que la prévention soit à même de réduire le nombre de maladies. Par ailleurs, l’implication du collège par rapport aux établissements de la CoCof censés contribuer à l’émancipation de la jeunesse stagne. Idem pour la Formation professionnelle et la réforme de l’alternance sans moyens suffisants. Celui-ci s’est également montré dubitatif par rapport au budget réservé à une cohésion sociale mise dans son ensemble sous pression et à celui consacré au sport, au-delà des discours volontaristes.
Belga