Le baromètre corona: une idée qui ne verra pas le jour
Le baromètre corona qui aurait dû servir de guide pour permettre à la population de connaître quasi en temps réel l’état de l’épidémie et à quelles mesures elle doit s’attendre est enterré par le gouvernement, annonce le quotidien Le Soir, dans son édition de mardi
“Ce n’est pas l’outil dont nous avons besoin aujourd’hui“, écrit le quotidien, citant le ministre de la Santé Publique Franck Vandenbroucke (sp.a).
Le journal confirme des propos tenus lundi par le Premier ministre Alexander De Croo (Open Vld) annonçant que le gouvernement entend désormais travailler exclusivement sur base d’avis scientifiques et non de pressions.
Le Soir a par ailleurs indiqué que les plans de gestion de crise et de déconfinement seront plus stricts que lors de la première vague. Le quotidien appuie cette affirmation sur la consultation de plusieurs experts de l’entourage du ministre de la Santé.
Selon le journal, le chiffre de 50 contaminations par jour revient souvent pour considérer le retour à une vie normale.
Mardi midi, le ministre nuance
Devant la commission de la Santé de la Chambre où il présentait son exposé d’orientation politique pour la législature, M. Vandenbroucke a précisé ses propos.
“Ce baromètre doit être repensé en profondeur“, a-t-il indiqué.
Le ministre se refuse à parler d’un “enterrement”. Le travail des experts sur cet outil se poursuit sous la direction du commissaire du gouvernement à la lutte contre le coronavirus mais il est complexe, a-t-il expliqué. Il impose de tenir compte de la circulation du virus et du nombre d’hospitalisations mais aussi des “digues” qui doivent contenir le virus comme la situation du dépistage ou la compréhension et le suivi par la population des règles de quarantaine.
Ce baromètre devait déterminer l’adoption de mesures prédéterminées en fonction de seuils épidémiques. Un automatisme sera-t-il possible? Ou faudra-t-il toujours une réflexion au préalable? Le ministre n’a pas tranché la question.
Autre aspect fondamental de la lutte contre la covid-19: la vaccination. Le groupe pharmaceutique Pfizer a annoncé lundi que le vaccin qu’il développe avec BioNTech était “efficace à 90%”. Les deux sociétés prévoient de fournir jusqu’à 50 millions de doses de vaccins dans le monde en 2020 et jusqu’à 1,3 milliard de doses en 2021. La nouvelle a suscité une vague d’espoir et a dopé le cours en bourse des sociétés.
Le ministre se montre prudent. La Belgique s’est inscrite dans le cadre européen pour la fourniture de vaccins. Les premiers vaccins sont attendus au premier trimestre de l’année prochaine: 7 millions de doses du groupe AstraZeneca et 5 millions de Johnson & Johnson. Un accord préalable est également conclu avec Sanofi-GSK. Une communication de la Commission européenne est attendue vendredi à propos de Pfizer. L’Agence Fédérale des Médicaments et Produits de Santé (AFMPS) remettra ensuite un avis au gouvernement, lundi, afin de lui permettre de prendre attitude.
Image et texte Belga