Le 4e opérateur télécom Digi lance sa première offre mobile et “casse les prix”

Digi, le 4e opérateur télécom en Belgique, a lancé mercredi sa première offre commerciale. Celle-ci propose appels, SMS et 15 GB d’internet mobile pour un prix de 5 euros par mois. Un challenger sur le marché qui “casse les prix” selon le régulateur du secteur, l’IBPT, dans une mise à jour de son étude annuelle des prix. L’offre est disponible dans tout le pays.

“Pour près de 75% des Belges, cette offre mobile inclut suffisamment de données pour qu’ils puissent rester connectés et profiter pleinement de leurs activités quotidiennes, sans se soucier d’un manque de données”, estime l’opérateur, qui avait promis des “prix jamais vus” en Belgique.  Avec ses prix “inégalés”, l’entreprise entend prouver que “qualité et accessibilité peuvent aller de pair”. Elle dit avoir pour mission de rendre le marché des télécoms “meilleur marché, plus simple et plus rapide”.  Les utilisateurs mobiles bénéficieront d’une couverture mobile 4G “fiable” sur l’ensemble du territoire, grâce à un contrat commercial de location des infrastructures conclu avec son rival Proximus.

■ Reportage de Charlotte Verbruggen et Guillaume Bruwier

Dans le même temps, Digi poursuit la construction de son propre réseau mobile 4G/5G. Les premières antennes 5G devraient être activées début 2025. Si un client dépasse les 15 GB de l’offre – la seule proposée pour le moment-, il devra débourser 60 centimes par GB supplémentaire, un prix 100 fois moins cher que la moyenne du marché, affirme l’opérateur.

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D’après une comparaison faite lors de la conférence de presse de lancement, Digi se situe bien en deçà des autres grands opérateurs. Il faut payer 14 euros chez Orange pour 8 GB de données, plus de 16 euros chez Proximus et Telenet pour 5 GB, et 18 euros chez VOO pour 15 GB. La comparaison n’inclut toutefois pas les marques à bas prix (Base, Hey!, Mobile Vikings ou Scarlet) de ces différents opérateurs. Digi propose également une offre internet, avec un volume de données illimité et des vitesses de téléchargement et de chargement symétriques, à partir de 10 euros par mois (pour 500 Mbps) au moyen de la fibre optique. Il faudra débourser 15 euros pour bénéficier d’une connexion d’1 Gbps et 20 euros pour des vitesses allant jusqu’à 10 Gbps. Le modem sera gratuit, tout comme l’installation.

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Ces produits ne sont cependant actuellement disponibles que dans le quartier de Cureghem, à Anderlecht (environ 140.000 connexions), et seront progressivement déployés dans d’autres communes de Bruxelles dans les semaines à venir. Ils s’étendront ensuite à d’autres communes belges, principalement en milieu urbain, courant 2025.

Là aussi, l’offre serait bien meilleur marché que la concurrence, d’après Digi: 34 euros pour 100 Mbps chez Telenet, aux environs de 40 euros chez VOO (200 Mbps) et Proximus (100 Mbps) et 45 euros du côté d’Orange (200 Mbps). A nouveau, la comparaison n’inclut pas les marques low-cost.

L’offre TV “pour bientôt”

Digi a pour ambition de raccorder jusqu’à 2 millions de foyers à son réseau de fibre d’ici cinq ans, en se concentrant donc principalement sur les zones urbaines. L’entreprise est en contact avec plusieurs villes pour y déployer son réseau. Elle souligne toutefois que pour proposer de tels prix, elle ne peut pas se permettre de louer le réseau fibre d’autres opérateurs, raison pour laquelle le déploiement dans d’autres communes et villes prend du temps. Pour les autres régions, l’entreprise prône la création d’un seul réseau grâce à un accès ouvert aux gaines disponibles et à une réutilisation maximale des infrastructures passives existantes. Tous opérateurs télécoms confondus, la couverture en matière de fibre optique est actuellement de 30% du territoire, pointe d’ailleurs le patron de Digi Belgique, Jeroen Degadt.

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L’offre TV n’est, elle, pas prévue dans l’immédiat, mais est promise pour “bientôt”. “En défiant les règles du secteur des télécommunications local, Digi souhaite ne proposer que des offres à prix transparents : pas d’augmentation de prix automatiques, pas de promotion ni de combinaison de forfaits“, soutient l’opérateur. Il espère devenir “aussi grand que possible” sur le marché belge et “n’est pas là pour se satisfaire de 100.000 clients“.

Le patron du groupe roumain Digi était présent pour ce lancement. Valentin Popoviciu en a profité pour souligner que les marchés avec quatre opérateurs mobiles proposent des prix moyens plus de 50% moins chers que dans les pays où il y a trois acteurs. Pour des services internet, la différence de prix est de -40% sur les marchés avec quatre opérateurs. L’entreprise sera accessible via son site internet, par des partenariats avec des supermarchés, comme Cora, ou encore via ses propres magasins à Gand et Bruxelles (courant 2025). Son service à la clientèle, basé en Belgique, sera disponible 7 jours sur 7, de 8h00 à 22h00. Digi Belgique, fruit d’une co-entreprise entre le groupe roumain du même nom et le groupe belge Citymesh, emploie actuellement 300 personnes, et jusqu’à 500 si l’on compte le personnel sur le terrain. Elle ambitionne d’atteindre 600 collaborateurs d’ici un an.  Le groupe Digi emploie, lui, 22.000 personnes dans les pays où il est déja actif (Roumanie, Espagne, Portugal et Italie) et y propose 26 millions de services télécoms

Le moins cher pour la plupart des profils de consommation selon l’IBPT

Le quatrième opérateur télécom en Belgique, Digi, est un challenger sur le marché qui “casse les prix” face aux autres opérateurs pour la plupart des profils de consommateurs, confirme mercredi le régulateur du secteur, l’IBPT, dans une mise à jour de son étude annuelle des prix.

L’arrivée de ce quatrième opérateur entraînera une plus grande fragmentation du marché, conduisant à des prix plus abordables, selon l’Institut belge des services postaux et des télécommunications (IBPT). L’offre de Digi est ainsi la moins chère du marché pour les profils mobile “de base” (au moins 100 minutes d’appel et 2 gigabits de données), “modéré” (150 minutes et 5 GB), “moyen” (300 minutes et 10 GB) et “élevé” (minutes illimitées et 20 GB). Pour le profil “intensif”, soit 50 GB de données, l’opérateur Yoin, qui utilise le réseau de Proximus, propose une offre plus abordable.

L’arrivée de Digi augmente également le potentiel d’économies, soit la différence annuelle entre l’offre la plus chère et la moins chère pour différents profils. Il est désormais question d’un potentiel d’économies maximum de 144 euros pour l’offre mobile de base et de 324 euros pour l’offre intensive. Début décembre, cet écart se situait entre 120 et 312 euros.

“Ce n’est probablement que le début“, glisse l’IBPT, qui fera le point d’ici quelques mois sur l’impact de l’arrivée de ce quatrième opérateur sur le marché.

Avec Belga – Photo Belga