Laurent Louis condamné à visiter des camps d’extermination une fois par an
La cour d’appel de Bruxelles a accordé, mercredi matin, la suspension du prononcé de la condamnation pendant cinq ans à l’ancien député fédéral Laurent Louis, sous diverses conditions. Parmi celles-ci figure celle de se rendre une fois par an dans des camps d’extermination, situés à Auschwitz et Birkenau entre autres. Cette condition avait été proposée par le prévenu lui-même, via son avocat, Me Sébastien Courtoy.
La cour a acquitté Laurent Louis de plusieurs préventions et s’est déclarée incompétente pour juger des autres préventions, dans la première cause. Celle-ci concernait des suspicions de recel de pièces du dossier Dutroux et des calomnies envers diverses personnes, dont Elio Di Rupo. Par contre, la cour a reconnu établies les deux préventions de la deuxième cause. Celle-ci concernait le fait d’avoir tenu des propos négationnistes et antisémites en 2014. Pour ces préventions, l’ancien député est donc reconnu coupable mais il bénéficie de la suspension du prononcé de la condamnation pendant cinq ans, sous certaines conditions.
Visite de camps d’extermination une fois par an
Parmi ces conditions, il y a celle de se rendre une fois par an dans des camps d’extermination situés à Auschwitz, à Birkenau, à Majdanek, à Treblinka et à Dachau. Laurent Louis visitera ainsi chacun de ses camps une fois. Il lui est aussi demandé de faire un compte-rendu détaillé de chacune de ses visites à son assistant de justice, en lui présentant un texte d’au moins cinquante lignes sur ce qu’il a vu dans ces camps et sur les émotions qu’il y a ressenties.
Mais encore, Laurent Louis devra diffuser ses rédactions sur sa page Facebook, dans le mois qui suit chaque visite. Parmi les autres conditions, il y a donc celle de collaborer aux directives et aux conseils d’un assistant de justice, mais aussi l’obligation de ne pas commettre de nouvelle infraction et d’avoir une adresse fixe.
Acquitté après avoir été condamné à 8 mois de prison
En première instance, pour les faits de la première cause, Laurent Louis avait été condamné à 8 mois de prison avec sursis. Aujourd’hui, il est désormais acquitté de la majeure partie des préventions et, pour les autres, la cour s’est déclarée incompétente. Laurent Louis, ancien député fédéral indépendant, ancien membre du Parti Populaire et fondateur du parti “Debout les Belges” aujourd’hui dissous, était poursuivi pour avoir publié en 2012, sur son blog, une liste de quelque 400 personnes décrites, sans fondement, comme pédophiles. Il avait aussi accusé le Premier ministre de l’époque, Elio Di Rupo, de pédophile, et un journaliste du Soir de “protecteur des pédophiles”. La cour a estimé qu’il n’y avait pas de preuve que Laurent Louis avait tenu de tels propos et que, par ailleurs, la publication sur son blog devait être considérée comme un délit de presse, compétence de la cour d’assises et non de la cour d’appel. A la même époque, lors d’une conférence de presse, Laurent Louis avait dénoncé l’existence de réseaux pédophiles en Belgique en brandissant deux photos provenant du rapport d’autopsie de Julie et Mélissa, victimes de Marc Dutroux. Il était poursuivi pour violation du secret professionnel et recel de pièces du dossier Dutroux. Mais la cour a estimé qu’il n’y avait pas violation du secret professionnel pour un parlementaire, tout au plus infraction au règlement d’ordre intérieur de la Chambre des représentants, ce qui ne relève pas du pénal. La cour a également estimé qu’il n’y avait pas de recel, Laurent Louis ayant obtenu lesdits documents via une tierce personne. Enfin, en première instance, pour les faits de la deuxième cause, Laurent Louis avait été condamné à 6 mois de prison avec sursis.
Il est coupable d’avoir nié, minimisé grossièrement, cherché à justifier ou à approuver le génocide commis par le régime national-socialiste allemand pendant la Seconde Guerre mondiale. Laurent Louis n’avait pas nié ces deux préventions mises à sa charge. Il avait en effet écrit, sur son blog, le 9 juin 2014: “Certes Jean-Marie Le Pen a dit que les chambres à gaz n’étaient qu’un détail de l’Histoire de la Seconde Guerre mondiale et cela peut choquer mais en y réfléchissant un peu, est-ce si faux que cela? (…)”.
Belga