L’association d’accompagnement Infor-Drogues perd une partie de ses subventions
L’association Infor-Drogues est la pionnière en termes d’accompagnement des personnes dépendantes à Bruxelles. Depuis 25 ans, le subside, qui vient d’être supprimé, leur permettait d’intervenir dans les écoles et autres institutions sur les questions de drogues et d’addictions.
Alors qu’Infor-Drogues vient de fêter ses cinquante années d’existence, c’est toute l’équipe (cinq au total pour Bruxelles et la Wallonie) qui est sous le choc après cette décision. D’autant plus que la conjoncture actuelle semble compliquée, d’après Sarah Uijt Den Boogard, intervenante en Promotion de la Santé : “On n’a jamais eu autant de travail sur le terrain, jamais eu autant de demandes d’aide. Le confinement et l’isolement social ont eu d’importantes répercussions sur les consommations, qu’il s’agisse d’alcool, de cannabis, de jeux en ligne ou d’antidépresseurs. Le mal-être est réel et l’écoute de cette souffrance est clairement insuffisante.”
Cette décision survient à la suite d’un nouveau plan Santé lancé par le cabinet de Barbara Trachte. En effet, un appel à projet à été lancé, et plus d’une cinquantaine d’acteurs du secteur y ont répondu, dont l’association Infor-Drogues. Alors que de nouvelles priorités ont été validées par le collège de la COCOF, il semblerait que le dossier fourni par Infor-Drogues ne répondait pas entièrement à celles-ci.
Nicolas Roelens, porte-parole du cabinet de Barbara Trachte, confirme que le dossier a été jugé insuffisant sans pour autant se réjouir de la situation et affirme que : “Ce n’est pas une remise ne question du travail qu’ils ont fait pendant cinq ans.”
En 2022, ce sont 75 institutions qui ont fait appel à Infor-Drogues, un chiffre en constante augmentation d’après Sarah Uijt Den Boogard. Suite à cette décision, de nombreuses institutions s’inquiètent quant à la poursuite du travail et Rocco Vitali, directeur de l’association, confie à ce propos : “Nous ne pouvons rien leur promettre à ce stade, nous sommes toujours dans l’attente d’une rencontre avec la Ministre Trachte.”
De son côté, le cabinet de la Ministre se dit prêt à les recevoir. Le porte-parole Nicolas Roelens confirme qu’un courrier leur a été envoyé il y a une semaine pour expliquer les raisons de cette décision et proposer un échange à ce propos.
E.D – Photo : BX1