Solayman Laqdim, nouveau délégué général aux droits de l’enfant : “La lutte contre la précarité est la priorité”
Solayman Laqdim travaillait auparavant dans la protection de la jeunesse.
Ce lundi matin, le nouveau Délégué général aux droits de l’enfant (DGDE), Solayman Laqdim, était sur le plateau de BX1 pour le journal de 12h30. L’occasion pour lui de revenir sur cette nomination qui a créé un blocage politique pendant plusieurs mois. Une situation paradoxale alors qu’il était arrivé largement premier du classement établi par un collège d’experts. Le 1er février, il prendra donc la succession de Bernard Devos. “J’ai pris contact avec lui rapidement car je le connais très bien”, a-t-il commencé. “Le but est de prendre sa succession sereinement mais rapidement.”
Forcément, les sujets brulants ne manquent pas dans sa nouvelle fonction. Avant de commencer, le Bruxellois de 43 ans a déjà fixé ses priorités. “La lute contre la précarité est un dossier très important. Car c’est ce qui handicape le plus les droits des enfants en Belgique francophone. Encore aujourd’hui, les mineurs non accompagnés dorment à l’extérieur dans les rues de Bruxelles. D’autres sont exclus de la sphère culturelle ou sportive car les parents sont incapables de payer une cotisation. Il s’agit de la priorité des priorités. Le tout dans un contexte de crise difficile.”
Une nomination polémique
En tout, Solayman Laqdim a dû patienter près de 9 mois avant de commencer cette nouvelle fonction. “Normalement, en septembre, j’aurais déjà dû commencer. Mais cela a bloqué au niveau du gouvernement. Il y a eu beaucoup d’incompréhensions. C’était une situation inconfortable pour moi, mais aussi pour l’ensemble des candidats. J’espère que cela n’a pas affecté le capital symbolique de l’institution.”
Pour expliquer cette situation, le criminologue de formation assure que son passé a joué un rôle important. En effet, il a travaillé il y a plusieurs années dans le cabinet politique de Rachid Madrane, l’ancien ministre de la Jeunesse du parti socialiste. “Le DGDE doit être indépendant. Mais j’ai été détaché de l’administration avant d’en revenir. Ce qui signifie que pendant mon mandat, j’étais payé principalement par l’administration et non par un parti politique. Je ne regrette absolument pas mon parcours et ce passage car c’était un moment clé de mon secteur. Tant d’un point de vue moral que politique ou intellectuel, je ne suis tributaire de personne.”
■ Solayman Laqdim, Délégué général aux droits de l’enfant (DGDE), par Jim Moskovics et Murielle Berck