Laaouej et De Gucht croisent le fer : “D’énormes concessions ont été faites”
Ils s’étaient quittés en froid il y a trois semaines après que le premier eut traité le parti du second d'”alcoolique accro à la dépense publique”. Frédéric De Gucht (Open VLD) et Ahmed Laaouej (PS) se sont retrouvés ce mercredi après-midi lors d’un débat public courtois pour évoquer la crise politique à Bruxelles, affichant leurs différences mais aussi parfois des convergences.
Réunis à l’initiative du cercle d’affaires The Merode devant quelque 150 membres, dont certains n’ont pas caché dans leurs questions leurs angoisses face à l’enlisement bruxellois, les deux politiques ont livré chacun leur analyse des raisons du blocage qui dure depuis 551 jours.
“Ça fait 25 ans que je suis en politique. Des négociations, j’en ai fait beaucoup“, a souligné Ahmed Laaouej. “Ce qui est différent aujourd’hui, c’est que des gens veulent imposer par hégémonie leurs vues. Cette volonté d’hégémonie politique, ça ne va pas !“, a justifié le président de la fédération bruxelloise du PS, reconnaissant qu’il visait par ses propos le MR.
“Certains attribuent le blocage actuel à des questions d’égo des uns ou des autres. Mais non, on parle de fond! Il y a des discussions très dures sur des enjeux très durs, comme le logement, les enjeux de cohésion. (…) Dans les premiers tableaux budgétaires qui ont été soumis au PS, et cela figure toujours dans les derniers tableaux, il y a notamment 100 millions d’euros d’économies qui sont prévus sur les communes. Pour nous, c’est inacceptable“, a martelé le socialiste.
“J’ai fait (lors de ces négociations) des concessions énormes qu’il me sera difficile de justifier auprès des miens (…) mais je ne peux pas accepter des mesures qui vont mettre à mal des besoins fondamentaux“, a-t-il encore dit. Lui aussi à la table des négociations bruxelloises, Frédéric De Gucht a confirmé que c’est bien sur les économies budgétaires à mener que les négociations régionales achoppent.
“Si l’on veut comparer la situation à un couple, c’est un peu comme si le ménage vivait au-dessus de ses moyens depuis 48 mois, mais que les deux partenaires n’arrivent pas à s’entendre sur les dépenses qu’il faut réduire…“, a résumé le président de l’Open VLD.
Avec Belga – Images : Caravaggio





