La tradition des marionnettes à tringle à Bruxelles au patrimoine immatériel de l’Humanité
La tradition des marionnettes à tringle à Bruxelles est désormais inscrite sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’Humanité de l’UNESCO, a annoncé mardi la secrétaire d’État bruxelloise en charge du Patrimoine, Ans Persoons.
Portée par urban.brussels et le Théâtre royal de Toone, cette reconnaissance a été officialisée lors de la 20e session du Comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, qui se tient à New Delhi cette semaine.
Héritée des théâtres forains itinérants depuis la Renaissance, la marionnette à tringle est conservée et réinventée au Théâtre de Toone, véritable conservatoire de cette pratique et dernier théâtre de ce type en activité à Bruxelles.
Cette candidature a été initiée il y a quatre ans par urban.brussels, l’administration bruxelloise en charge du Patrimoine, avec une volonté de mettre en avant l’identité bruxelloise, les langues endogènes, l’inclusivité et le caractère non marchand.
Importée en Belgique grâce aux théâtres ambulants d’Italie et d’Europe centrale (XVIe/XVIIe siècles), la marionnette à tringle est le reflet de l’identité multiculturelle de Bruxelles. Jadis, les spectacles de marionnettes permettaient aux spectateurs adultes, souvent illettrés, de découvrir les pièces de théâtre, les opéras ainsi que les romans populaires, auxquels ils n’avaient pas accès.
Encore très populaire au XIXe siècle et comptant plusieurs troupes, elle se concentre depuis 1963 au Théâtre de Toone.
Sa spécificité réside dans la “tringle”, une tige métallique traversant la tête de la marionnette et formant deux crochets à ses extrémités. La tringle sert à la manipulation de la marionnette en actionnant diverses parties de son corps. Cette manipulation se fait grâce à une équipe bien entrainée de six marionnettistes cachés derrière un castelet rehaussé.
Le répertoire, souvent parodique et improvisé, mêle classiques du théâtre, récits populaires et satire sociale, dans un esprit typiquement bruxellois de “zwanze” et d’autodérision.
Belga





