La Sûreté de l’Etat plus efficace grâce aux nouvelles méthodes de renseignement
La nouvelle loi relative aux services de renseignement et de sécurité constitue une “avancée importante” pour le fonctionnement de la Sûreté de l’Etat, ont souligné mardi son administrateur-général Jaak Raes et le ministre de la Justice Koen Geens. L’année dernière, les services de renseignement ont employé 1.747 méthodes spécifiques et exceptionnelles de recueil de données (MRD), notamment des écoutes téléphoniques, contre 1.271 en 2015. Cette tendance à la hausse devrait se poursuivre grâce au recours à de nouvelles méthodes.
La loi MRD ou loi BIM (bijzondere inlichtingenmethoden) du 30 mars 2017, en vigueur depuis mai dernier, a élargi les compétences de la Sûreté de l’Etat, qui recueille des informations sur les activités susceptibles de menacer la sécurité du pays. Ses agents peuvent désormais utiliser une fausse identité lors de leur travail de renseignement, pirater des ordinateurs, collaborer avec des sociétés de transport et de voyage, inspecter des véhicules en l’absence du propriétaire ou ouvrir des colis postaux. Ces méthodes de recueil de données ne se limitent plus à la lutte contre le terrorisme mais s’appliquent également aux dossiers d’extrémisme.
“La nouvelle loi est essentielle pour que nos services de renseignement disposent de la capacité d’action nécessaire afin de lutter contre l’extrémisme et le terrorisme tout en respectant nos droits et valeurs fondamentaux”, commente Koen Geens. “Elle a déjà démontré son utilité.” Ces adaptations constituent “une amélioration significative” pour le service de renseignement, confirme Jaak Raes. “La Sûreté peut travailler plus rapidement et avec plus d’efficacité. La loi rencontre nos besoins sur le terrain.”
Vendredi, le ministre a par ailleurs approuvé une provision de 238.000 euros afin de soutenir le travail de la Sûreté de l’Etat. En 2016, les coûts des méthodes spéciales de renseignement ont atteint 248.000 euros, contre 210.000 en 2015.
Depuis 2010, la Sûreté de l’Etat peut recueillir des informations à l’aide de méthodes ordinaires, spécifiques ou exceptionnelles, en fonction du degré d’intrusion dans la vie privée. Elle obtient ses renseignements en consultant des sources ouvertes, en contactant les services de police mais également en demandant des informations aux opérateurs de télécommunications ou grâce à des écoutes téléphoniques. (avec Belga)
- Reportage d’Aline Jacobs et Yannick Vangansbeeck