La situation financière de Bruxelles Propreté dans le rouge

La tâche sera ardue pour la personne qui succédera à Fadila Laanan à la Région.  Des chiffres, analysés et publiés par l’Echo ce mercredi matin, font état d’un important déficit budgétaire pour 2019 auprès de Bruxelles Propreté. 

Le quotidien l’Echo a fait état de l’existence d’un document alarmant sur la situation budgétaire de l’opérateur bruxellois de ramassage des déchets. Rédigé par la direction, à l’attention des organisations syndicales, ce document fait état d’un déficit attendu de 51 millions d’euros pour 2019.

20% de la dotation gelé

Une partie de cette dotation, soit 20%, a été gelée par la justice bruxelloise suite à une plainte déposée par l’ASBL Go4Circle, une autre organisation de gestion des déchets.

A cela s’ajoute une seconde plainte du même organisme déposée la semaine dernière à la Commission européenne. L’ASBL accuse Bruxelles Propreté de concurrence déloyale en utilisant une partie de cette dotation pour ses opérations commerciales.

Augmentation des frais personnels

Outre ce gel, des frais de personnel ont augmenté de 26,7% en quatre ans (2014-2018) avec l’engagement de 492 nouvelles personnes. En un an, sa trésorerie a diminué de moitié : de 60 millions fin 2017, elle est passée à 30 millions fin 2018. Ce solde est donc insuffisant selon les syndicats pour couvrir le déficit de 51 millions.

L’agence Bruxelles Propreté espérait obtenir une garantie bancaire du gouvernement bruxellois, mais elle fût refusée suite à un avis négatif de l’Inspection des finances.  La ministre en charge, Fadila Laanan, veut mettre en place un audit en juillet pour trouver une solution.

Une situation catastrophique pour le MR

Le seul audit externe sur la comptabilité de l’Agence BruxellesPropreté (ABP) ne suffira pas à résoudre ses problèmes structurels. Il faut la moderniser pour améliorer le service aux habitants tout en préservant les emplois, a estimé mercredi le MR, déplorant le manque de réactivité du gouvernement bruxellois dans ce dossier.

Pour la tête de liste MR Françoise Schepmans, la situation financière de l’Agence BruxellesPropreté est catastrophique. A moins d’une solution structurelle, la menace d’un “bain de sang social” serait réelle. “Je regrette le manque de réactivité du gouvernement bruxellois pour trouver des solutions“, a commenté Françoise Schepmans.

Une ABP à moderniser

Pour le Mouvement Réformateur, il est par ailleurs urgent de moderniser l’ABP par la mise en place d’un système de collecte différencié et innovant épousant les spécificités des quartiers et intégrant les nouvelles technologies (containers enterrés, tris intelligents,…).

De son côté, le chef du groupe MR au parlement bruxellois, Vincent De Wolf a rappelé que depuis 2014, les députés libéraux avaient interpellé à de très nombreuses reprises la secrétaire d’Etat en charge de la Propreté publique, Fadila Laanan, au sujet des besoins en personnel, de la comptabilité analytique et des structures de l’Agence BruxellesPropreté.

M. De Wolf a fait observer qu’au cours des dernières années, la dotation régionale octroyée à l’ABP n’a jamais cessé de progresser tandis que les résultats d’exploitation de l’Agence affichent un déficit cumulé négatif. A chaque exercice budgétaire le groupe MR a constaté que l’Agence surévaluait ses recettes propres, ce qui contraint le gouvernement d’augmenter, à chaque ajustement, la dotation régionale. Hors inflation, le budget des dépenses de l’Agence a augmenté de 170% entre 2001 et 2016, a-t-il encore épinglé.

A. Vdb avec Belga