La Région bruxelloise menacée de “shutdown” : de quoi parle-t-on ?

Depuis plusieurs jours, le nouveau ministre des Finances bruxellois, Dirk De Smedt (Open Vld), agite la menace d’un “shutdown” en Région bruxelloise si un gouvernement n’est pas rapidement formé et qu’une trajectoire budgétaire n’est pas trouvée. Mais de quoi parle-t-on ?

Littéralement, “shutdown” signifie “arrêt”. Cette expression est passée dans le langage courant politique pour désigner les périodes de paralysie budgétaire aux États-Unis. Lorsque le Congrès ne parvient pas à trouver un accord sur le budget pour l’année suivante, de nombreux services gouvernementaux sont suspendus, faute de moyens pour rémunérer les fonctionnaires. Le pays vient d’ailleurs de connaître le plus long “shutdown” de son histoire, suite à des désaccords entre démocrates et républicains.

C’est précisément ce que redoute le ministre bruxellois des Finances Dirk De Smedt : que, faute de liquidités suffisantes, la Région ne puisse plus régler le salaire des fonctionnaires et assurer la continuité des services publics. Le ramassage des poubelles, le versement des allocations familiales ou encore le paiement des subsides aux associations – déjà fortement perturbé – pourraient donc se voir complètement suspendus. Selon le ministre, ce scénario pourrait se produire d’ici fin avril, début mai 2026.

La Région lâchée par Belfius

L’inquiétude est d’autant plus vive que Belfius a annoncé à la mi-octobre qu’elle allait rompre sa ligne de crédit de 500 millions d’euros accordée à la Région bruxelloise. La banque publique a également annoncé la semaine dernière qu’elle ne renouvellerait pas son contrat de banque attitrée pour la Région, qui doit arriver à expiration le 31 décembre. Dans la foulée, le gouvernement en affaires courantes a annoncé qu’il avait lancé la procédure pour se trouver une nouvelle banque, mais la Région risque rapidement de manquer de liquidités pour payer les factures qui arrivent.

Des solutions existent, comme le recours à des prêts hypothécaires. Mais ces solutions sur le long terme pour pallier des problèmes de trésorerie à court terme n’en sont pas réellement, selon le ministre des Finances bruxellois, qui invite donc à tout faire pour éviter de devoir passer par cette étape. De son côté, la banque ING qui octroie elle aussi une ligne de crédit à hauteur de 500 millions d’euros à la Région bruxelloise ne s’est pas encore prononcée sur sa prolongation ou non l’année prochaine.

L’urgence aujourd’hui est donc de redonner confiance aux marchés financiers, et cela passe par la stabilité. Autrement dit, la formation d’un gouvernement avec une trajectoire budgétaire précise.

Pour Dirk De Smedt, il n’est pas trop tard pour redresser la barre. “Le problème budgétaire d’aujourd’hui est né à la suite de crises inévitables (Covid-19, énergie), le déficit est donc relativement récent”, expliquait-il ce mardi sur BX1. “Si on agit maintenant, je pense que dans 4-5 ans, le redressement pourrait être possible.

Interview | “Plus vite on agit, moins ce sera douloureux” : Dirk De Smedt sur le déficit de la Région bruxelloise

V.d.T. – Photo : Belga

BX1
Résumé de la politique de confidentialité

Ce site utilise des cookies afin que nous puissions vous fournir la meilleure expérience utilisateur possible. Les informations sur les cookies sont stockées dans votre navigateur et remplissent des fonctions telles que vous reconnaître lorsque vous revenez sur notre site Web et aider notre équipe à comprendre les sections du site que vous trouvez les plus intéressantes et utiles.

Plus d'informations sur nos mentions légales