La présence des variants du coronavirus est sous-estimée dans la capitale

Sur les deux dernières semaines, 28 cas de variants britanniques et 1 cas de variant sud-africain ont été détectés à Bruxelles grâce aux séquençages des prélèvements de tests PCR. Cependant, selon les experts, il ne s’agirait que de la partie émergée de l’iceberg.

Sur les 40.000 personnes testées chaque semaine à Bruxelles, on arrive à un taux de positivité de 4,5% ce qui est un peu moindre que les premières semaines suivants les vacances de fin d’année et qui est en dessous de la moyenne nationale située à 5,6% selon les dernières données communiquées par Sciensano.

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Concrètement, lorsqu’on effectue un test PCR, il y a 2 ou 3 gènes qui sont analysés. Et si nous sommes en présence d’un variant, un des gènes, le gène S, semble avoir disparu et c’est cela qui attire l’attention des laboratoires. A partir de ce moment-là, le génome du prélèvement va être séquencé et on pourra confirmer ou non la présence du variant. Actuellement, ce séquençage est effectué principalement à la KULeuven mais aussi à Anvers. Mais va-t-on assez vite pour le moment? Pour Olivier Vandenberg, microbiologiste au laboratoire de l’HULB, les laboratoires font le maximum mais il faut un vrai monitoring en temps réel.

Un monitoring en temps réel

Il est donc aujourd’hui encore plus important de respecter les gestes barrières y compris le port du masque qui doit être mis sur la bouche et le nez. Il faut aussi augmenter le nombre de tests. La Région bruxelloise permet à présent de se faire tester sans prescription médicale et évidemment, il faut aussi accélérer la vaccination.
Jusqu’à présent, on a vu le SRAS-covd-2 muter plus de 20.000 fois. C’est une évolution normale pour les épidémiologiste et Olivier Vandenberg est persuadé qu’on sous-estime la présence des variants sur notre territoire.

Une chose est donc certaine : les variants vont continuer à se propager et même plus que les autres formes puisqu’ils sont plus contagieux. Cela confirme donc bien la course contre la montre que nous sommes en train de mener contre l’épidémie. Pour le moment, les vaccins de Pfizer et de Moderna semblent efficaces mais il ne faudrait pas que le virus mute trop avant que les pays soient livrés.

■ Interview d’Olivier Vandenberg, microbiologiste à l’Hulb, par Vanessa Lhuillier

Photo : Belga/Benoît Doppagne