La Ligue des familles réclame le retour des inspections sur les frais scolaires
Celle-ci appuie son argumentaire sur trois rapports intermédiaires établis par les services de l’inspection entre 2022 et 2024 dans 2.218 écoles sur les 2.661 que compte la Fédération Wallonie-Bruxelles.
La Ligue des familles a réclamé mardi la reprise et la pérennisation des inspections du respect de la législation sur les frais scolaires en Fédération Wallonie-Bruxelles, que seul un quart des écoles respecte pleinement, selon l’organisation. Ces rapports de l’inspection, que la Ligue a pu se procurer, montrent que 72 % des écoles visitées n’appliquent pas intégralement la législation sur les frais scolaires. Non application de la possibilité légale d’échelonner les paiements, montants facultatifs présentés comme obligatoires, apport d’argent liquide en classe : les manquements seraient nombreux, et ce au préjudicie des familles les plus précaires, dénonce l’association. “Face à ce constat, il est très étonnant que (la ministre de l’Education) Valérie Glatigny, qui avait ces rapports de 2022, 2023 et 2024 sur sa table au moment de sa prise de fonction, ait décidé de suspendre ces vérifications dans les écoles. Elle est garante du respect de la loi mais ici, elle ferme les yeux sur les frais illégaux que demandent les écoles, au préjudice premier des familles qui sont déjà les plus en difficultés”, tacle la Ligue mardi.
Celle-ci pointe la décision de Valérie Glatigny en début d’année scolaire de suspendre ces inspections afin, selon la ministre, de soulager la charge administative des directions d’écoles. Un peu plus de 440 inspections doivent normalement reprendre dans le courant 2025. “Mais après ?”, s’inquiète la Ligue. “Le devenir de l’inspection scolaire est incertain. Ce service doit pouvoir être pérennisé”, insiste-t-elle.
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La Ligue des familles dit aussi s’étonner que la ministre ait décidé à la même époque de geler l’extension de la gratuité des fournitures scolaires de base vers la 4e primaire alors que les rapports d’inspection montrent que celle-ci est, à l’inverse des autres obligations légales en matière de frais scolaires, plutôt bien suivie et appréciée des écoles. “Si le gel annoncé est maintenu, 56.000 élèves aujourd’hui en 3e primaire en perdront le bénéfice l’an prochain, et les conditions d’apprentissage de la base de l’enseignement en seront ainsi fragilisées, outre que le frais de rentrée scolaire de leurs parents exploseront. Les moyens publics nécessaires pour maintenir ces élèves dans ce système de fournitures géré par les écoles sont disponibles, ils sont sur la table et encore inemployés d’après le budget 2025 qui a déjà été voté”, conclut la Ligue.
Belga