La LDH et le CIRÉ se joignent aux grévistes de la faim dans leur action contre l’État belge

Ce lundi 22 novembre 2021, la Ligue des droits humains et le CIRÉ (Coordination et Initiatives pour Réfugiés et Étrangers) ont annoncé se joindre aux actions en justice introduites par cinq anciens grévistes de la faim de l’Union des Sans Papiers pour la Régularisation (USPR) devant le tribunal de première instance de Bruxelles.

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Nous demandons au tribunal d’enjoindre l’État belge, en la personne de son secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration, de respecter ses engagements pris envers l’ensemble des anciens grévistes de la faim“, annoncent les deux organisations par voie de communiqué.

Pour rappel, du 23 mai au 21 juillet 2021, 475 personnes, membres de l’USPR ont mené une grève de la faim pour réclamer leur “droit à une vie digne”. Plusieurs rencontres entre les autorités et les grévistes se sont succédées entre mai et juillet. “Au cours de celles-ci, le secrétaire d’État et le Directeur général de l’Office des étrangers ont énoncé aux grévistes les éléments positifs qui seraient pris en compte dans l’examen de leurs demandes de séjour“, pointent les associations.

Confiance rompue

Or, selon le CIRÉ, les premières décisions prises par l’Office des étrangers à l’égard des anciens grévistes démontrent que le cadre exposé n’a pas été respecté. “En juillet, il a été dit à plusieurs anciens grévistes qu’au vu des éléments positifs étayant leurs dossiers, leur demande de séjour serait acceptée. Cet élément a été déterminant dans l’arrêt de leur grève de la faim. Trois mois plus tard, c’est un ordre de quitter le territoire qui leur est signifié…“, dénonce l’ASBL qui travaille pour les droits des personnes exilées.

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Plaidoiries fixées en février

C’est pourquoi la LDH et le CIRÉ ont décidé de s’associer à  la démarche des cinq requérants “pour défendre l’intérêt collectif de l’ensemble des anciens grévistes de l’USPR”. “Nous sollicitons le pouvoir judiciaire pour que celui, discrétionnaire celui-là, du secrétaire d’État ne l’autorise pas à l’arbitraire et ne permette pas à son administration de manquer impunément à sa parole“, concluent-ils.

Sammy Mahdi s’est quant à lui dit surpris auprès de nos confrères de Belga de voir les ex-grévistes de la faim se tourner vers la justice “pour obtenir des papiers”. Il répète qu’aucun accord n’a été passé à ses yeux et considère que la régularisation est une exception. Un traitement plus souple pour des grévistes de la faim serait inéquitable selon lui. Il s’étonne aussi des différences de lectures par rapport aux informations fournies par les autorités lors de la réunion avec les grévistes. Sammy Mahdi renvoie aux explications qu’il fournira au Parlement, où il doit être entendu, et réclame que cette audition ne se déroule pas à huis clos.

Le tribunal civil de Bruxelles, siégeant en référé, a fixé, ce lundi, au 2 février 2022 les plaidoiries concernant la plainte contre l’Etat belge.

La Rédaction – Photo : Belga

 

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22 novembre 2021 - 13h12
Modifié le 23 novembre 2021 - 16h23