La “force de l’espérance” face aux “temps sombres”, au coeur du discours de Noël du Roi
Le roi Philippe a vanté dimanche la “force de l’espérance” pour faire face aux “temps sombres” vécus en cette année 2023, avec une scène internationale dominée par des conflits armés et des guerres, en Ukraine, en République démocratique du Congo (RDC), au Soudan et des violences “inouïes” au Proche-Orient “qui nous touchent au plus profond de notre humanité”.
“Nos pensées vont aux nombreuses victimes du terrorisme et d’actes de guerre insupportables. Nous devons tout faire pour que, partout dans le monde, les peuples puissent vivre en paix“, a-t-il affirmé dans son traditionnel message diffusé à l’occasion de Noël et du Nouvel An sur les principales chaînes de radio et de télévision du pays. “De notre côté, montrons l’exemple d’une société où les personnes de toute origine et de toute conviction construisent ensemble un avenir commun“, a ajouté le souverain, en citant l’exemple d’un pays – la Belgique – “qui vit pleinement son interculturalité“.
Il a cependant déploré le fait que “malheureusement, la violence due à l’exclusion, à la discrimination, au racisme reste présente dans notre société“.”Je pense aussi à la violence verbale, qui passe souvent par l’anonymat d’internet. À la violence intrafamiliale. Aux violences sexuelles, qui n’épargnent aucun milieu. La violence engendre la peur, elle vient nourrir l’angoisse et un sentiment d’impuissance face à un avenir incertain. Face aux évolutions géopolitiques dans le monde, à la vulnérabilité de nos démocraties, à l’ampleur du défi climatique, même si les conclusions de la COP28 (la 28e conférence des Nations unies sur le climat qui s’est conclue le 13 décembre à Dubaï, NDLR) sont encourageantes“, a encore dit le Roi.
Le souverain oppose toutefois à ces constats “une force vitale“, celle “de l’espérance” dans ce dixième discours de fin d’année depuis son accession au trône en 2013, enregistré dans son bureau au Château de Laeken.”Cette réalité, il faut la regarder en face. Mais à la peur et l’angoisse qui découragent et paralysent, et finalement à la violence, nous pouvons opposer une force vitale : la force de l’espérance“, a-t-il déclaré.
“La force de l’espérance nous fait avancer“
“Il ne s’agit pas ici d’un optimisme naïf, ni passif. Au contraire, l’espérance est une énergie que nous puisons au fond de nous-mêmes et qui se manifeste au contact de ceux qui s’engagent concrètement pour un monde meilleur. Et elle grandit encore quand l’on s’engage soi-même“, a poursuivi le chef de l’État. Selon lui, “la force de l’espérance nous fait avancer, avec confiance, sur un chemin éclairé par ceux qui croient en la force de la démocratie, en la puissance constructive de la nuance, de l’écoute, du dialogue, du respect de l’autre, ceux qui travaillent à la justice et la paix sociales, ceux qui accueillent la détresse autour d’eux“.
“Et ceux qui nous apportent les bienfaits de la science, ainsi que des solutions technologiques, notamment pour réaliser la transition énergétique. La force de l’espérance, ce sont aussi nos enfants : ceux qui naissent aujourd’hui, et ceux qui naîtront demain. Car toute génération nouvelle porte en elle des idées fortes pour construire un avenir meilleur“, a encore dit le Roi. Il a souligné que “notre réponse aux dysfonctionnements de notre monde sera un esprit de coopération et non de division, de poursuite du bien commun : un monde durable, mais aussi une société chaleureuse“. “Car les deux vont de pair, a-t-il assuré.
Pour le Roi, “chacun et chacune, au mieux de ses possibilités, peut participer à un cercle vertueux qui rapproche et rassemble les gens et qui permet ainsi d’aborder le futur avec réalisme et sans crainte“. Il a enfin associé son épouse, la reine Mathilde, ses enfants, et toute sa famille afin de “souhaiter à tous et à toutes une belle fête de Noël et une heureuse année nouvelle“.
■ Reportage de Arnaud Bruckner et Stéphanie Mira, à partir des images du Palais royal