La CSC pointe les bénéfices croissants du commerce alimentaire de détail, alors qu’une grogne sociale couve
Entre 2014 et 2021, la CSC Alimentation et Services note une augmentation de 34% du bénéfice d’exploitation de plus de 10.000 entreprises du secteur du commerce alimentaire de détail. Les bénéfices profitent surtout aux actionnaires et aux cadres. le personnel, lui, voit ses conditions de travail se détériorer
Selon une analyse du syndicat chrétien des données comptables déposées par plus de 10.000 entreprises du commerce alimentaire de détail à la Banque nationale de Belgique, le secteur a vu son bénéfice d’exploitation passer de 521 millions d’euros en 2014 à 698 millions en 2021.
L’année 2020 a été particulièrement fructueuse pour les enseignes de supermarchés, dont les magasins sont restés ouverts pendant les différents confinements. Selon l’étude, cette année-là, le secteur a totalisé 778 millions d’euros de bénéfices d’exploitation, ceux-ci baissant l’année suivante avec 698 millions en 2021. Les données pour 2022 ne sont pas encore disponibles à la Centrale des bilans de la BNB mais, selon l’étude, elles seront marquées “par l’augmentation des coûts des marchandises ainsi que des prix de vente. Nous attendons d’en voir l’impact sur les entreprises“.
Selon la CSC Alimentation et Services, les bénéfices du commerce alimentaire de détail ont profité aux actionnaires, dont la rémunération est passée de 316 millions d’euros en 2014 à 504 millions d’euros en 2021. Les administrateurs et gérants ont, eux, vu leur rémunération passer de 20 à 39 millions d’euros, toujours selon le syndicat.
Régime de franchise et conditions de travail
La publication de cette étude intervient alors qu’une grogne sociale couve dans le secteur du commerce alimentaire de détail, notamment avec le passage sous le régime de franchise de 128 magasins Delhaize et 51 commerces Mestdagh. Les syndicats craignent une détérioration des conditions de travail, alors que les magasins franchisés n’émargent pas sous la même convention collective de travail que ceux intégrés.
Pour la CSC Alimentation et Services, au contraire, “des restructurations diminuant les conditions de travail sont malvenues. De telles restructurations n’ont pour but que d’augmenter les bénéfices au profit de quelques-uns“.
Belga – Photo Belga