La croissance belge attendue en forte baisse

La croissance de l’économie belge pourrait tomber de 1,4% en 2019 à 0,4% en 2020 en raison essentiellement de la crise du coronavirus, mais il faut s’attendre à pire, ressort-il de prévisions du Bureau du Plan, publiées vendredi, sur des hypothèses macroéconomiques finalisées le 11 mars dernier.

Comme les mesures de lutte contre la propagation du virus annoncées après le 11 mars par les autorités et les entreprises, en Belgique et dans de nombreux autres pays européens, n’ont pas encore été prises en compte, “les risques à la baisse à court terme inhérents aux présentes perspectives sont considérables“, prévient l’organisme indépendant. Les mesures de soutien annoncées depuis lors n’ont pas non plus été intégrées à l’exercice.

Étant donné les circonstances actuelles changeantes, il est impossible d’estimer précisément l’impact économique de cette crise mondiale du coronavirus: les prévisions sont rapidement dépassées par les faits“, ajoute le Bureau du Plan.

L’organisme a toutefois dû se plier à l’exercice prospectif, dans le cadre de la préparation du Programme de stabilité 2020-2023 et du Programme national de réforme 2020.

Ainsi, le déficit public passerait de -1,9% du PIB en 2019 à -3,2% du PIB en 2020, soit au-delà du plafond de 3% toléré par l’UE. Mais cette dernière a déjà annoncé qu’elle ferait preuve d’une grande flexibilité. Idem pour la dette: elle passerait d’un peu moins de 99% du PIB en 2019 à près de 104% du PIB en 2025.

Les exportations belges baisseraient, de même que la consommation des particuliers. Un effet apparemment paradoxal serait observé: une hausse temporaire du pouvoir d’achat des ménages, qui s’expliquerait en grande partie par le net ralentissement de l’inflation.

Essentiellement dû à la diminution des prix de l’énergie, ce ralentissement de l’inflation ne se répercuterait en effet qu’avec un certain retard sur l’indexation des salaires et des prestations sociales. Par ailleurs, la crise devrait peser sur la confiance des consommateurs, ce qui entraînerait une forte augmentation du taux d’épargne.

Mais le préjudice économique pourrait être partiellement compensé en 2021 et 2022, deux années au cours desquelles la croissance du PIB belge atteindrait 1,4%. Un chiffre à prendre, là encore, avec de fortes réserves.

Belga