“La consommation de drogues à Bruxelles a muté”
La consommation de drogues explose dans la capitale. En 2021, l’ASBL Transit a distribué 14.300 pipes à crack, contre 600 en 2015. Bruno Valkeneers, responsable de la communication pour l’ASBL, est l’invité du 12h30.
Pour cette association de terrain, la consommation de drogues a “muté” à Bruxelles. Alors qu’on remarque une diminution de la consommation d’héroïne, cette drogue est largement remplacée par les drogues psycho-stimulantes de l’ordre de la cocaïne, dont le crack est un dérivé. Par ailleurs, la consommation en rue a également augmenté. “Il faut mettre ça en parallèle avec la situation dans laquelle nous sommes“, pointe Bruno Valkeneers. “La crise du coronavirus a non seulement fait basculer beaucoup de gens dans la précarité, mais elle a également été un facteur de dynamisation du trafic de drogues. Il semble que les publics fragilisés soient une cible privilégiée du trafic, notamment de crack.”
“La cocaïne est aujourd’hui partout”
Selon Bruno Valkeneers, la cocaïne est désormais présente dans toutes les sphères de la société. 90% des consommateurs de cette drogue ne demandent d’ailleurs pas assistance par rapport à leur consommation.
“L’ASBL Transit, elle, travaille avec un public précaire. Il faut savoir que 45% de notre public vit en rue. La plupart n’a plus de documents d’identité ni de mutuelle. La consommation de drogues, lorsqu’elle vient se greffer sur un ensemble de facteurs de vulnérabilité est parfois vue comme une solution jusqu’à ce qu’elle devienne un réel problème. Notre rôle est d’aller à la rencontre de ces publics pour leur redonner du lien social via l’hébergement temporaire ou la salle de consommation encadrée. Il s’agit d’un tremplin pour aller vers du soin, voire des cures de désintoxication.”
37% du public de Transit se tourne chaque année vers un traitement. Mais le difficile accès vers la cure de désintoxication, conditionné à de lourdes démarches, complique les choses.
► Revoir notre reportage | La première salle de consommation à moindre risque de Bruxelles se dévoile
■ Interview de Bruno Valkeneers, responsable communication chez Transit, au micro de Vanessa Lhuillier et Fanny Rochez dans le 12h30