La concertation avec le ministre échoue, le préavis de grève activé dans les prisons
Les syndicats ont activé leur préavis de grève dans les prisons belges après l’échec jeudi d’une concertation avec le ministre de la Justice, Paul Van Tigchelt. Le préavis vaut à partir du 1er avril à 22h00 pour une durée indéterminée, ont confirmé dans l’après-midi les syndicats socialiste, chrétien et libéral.
Les concertations entre les syndicats et le ministre de la Justice ont eu lieu jeudi en matinée. Les syndicats ont quitté la table des négociations lorsque le ministre a précisé qu’il exigerait des services minimums, ont regretté les syndicats. Selon ces derniers, les mesures du ministre sont par ailleurs insuffisantes pour lutter contre la surpopulation carcérale en Belgique. Le fait que le ministre a décidé que le personnel peut être réquisitionné dès le premier jour de grève revient à “museler le personnel”, a dénoncé Robby De Kaey, secrétaire fédéral du syndicat socialiste. “Il n’y a rien de bien neuf comme mesures pour lutter contre la surpopulation carcérale”, a embrayé Grégory Wallez, secrétaire fédéral CGSP. “Les ministres de la Justice nous mettent dans une situation catastrophique depuis deux, trois ans avec la surpopulation carcérale et on nous parle de réquisition dès le premier jour”, s’est-il encore insurgé. “C’est la crise, et j’ai peur qu’on revive 2016 (année marquée par de longues grèves dans les prisons, NDLR)”, a-t-il ajouté.
Le cabinet du ministre de la Justice a déclaré qu’il comprenait les préoccupations du personnel. Des mesures ont été prises pour réduire la population carcérale et des mesures supplémentaires ont été proposées lors des consultations pour la réduire davantage et pour qu’il n’y ait plus de personnes dormant au sol dans les prisons, a-t-il encore insisté. “Nous avons également demandé que la sécurité du personnel et des détenus soit assurée à tout moment, y compris en cas de grève”, a ajouté le cabinet. “La prison n’est pas un endroit que l’on laisse sans surveillance, c’est pourquoi les services minimums sont nécessaires.” Selon le cabinet, cet objectif est réalisable. Dans 70% des grèves précédentes, le personnel était suffisamment présent pour assurer ce service minimum.