Kinés: l’appel à une déconvention massive resté sans réponse
La ministre de la Santé publique Maggie De Block s’est dite satisfaite de ce constat, au contraire d’Axxon, selon qui ces chiffres sont déformés.
La déconvention massive des kinésithérapeutes à laquelle avait appelé Axxon, l’organisation représentative des kinés belges, semble être restée sans réponse.
Plus de 80% d’entre eux s’en tiennent en effet aux prix fixés, écrit jeudi De Standaard.
Ceux qui ne sont pas conventionnés déterminent eux-mêmes les prix de leurs prestations. Les patients déboursent alors davantage et reçoivent 25% de moins en remboursement. Depuis des années, les kinésithérapeutes sont mécontents de ce qu’ils considèrent comme une discrimination par rapport aux médecins et aux dentistes.
Le mois dernier, Axxon avait soutenu l’appel de deux professeurs spécialistes de l’Université de Gand (UGent), qui encourageaient leurs confrères à se déconventionner et à ne plus s’en tenir aux tarifs négociés avec l’Inami (Institut national d’assurance maladie-invalidité).
C’était, selon eux, “la seule manière de revaloriser la profession”. La ministre de la Santé avait fortement déploré cet appel.
Selon De Standaard, il apparaît que la plupart des kinés n’ont pas répondu à la demande de leur organisation représentative. Fin mars, l’Inami avait indiqué que pas moins de 84,81% de ces praticiens (16.637 sur 23.154) approuvaient la convention nationale 2018-2019 entre les représentants de la profession et les organismes assureurs. Un chiffre supérieur aux 84% enregistrés l’année précédente.
“Des chiffres biaisés”
Maggie De Block se montre satisfaite jeudi. “La ministre ne peut que s’en réjouir et est bien sûr heureuse que les patients n’aient pas à payer plus”, réagit ainsi son cabinet. Axxon estime par contre ce résultat décevant. Son président Peter Bruynooghe avait espéré de 5.000 à 6.000 déconventionnés mais le nombre avoisine finalement 3.500. Mais “il y a encore beaucoup de mécontentement”, prévient-il dans les colonnes du quotidien flamand. “Pour la première fois, la procédure était électronique, il faut s’y habituer.”
Les chiffres de l’Inami sont, en outre, biaisés, selon lui. “Parmi les 23.154, il y a des kinés qui sont pensionnés et mêmes certains qui sont décédés. De plus, de nombreux salariés en font partie. Ceux-ci travaillent par exemple pour un hôpital et sont presque obligés de se conventionner.” D’après Axxon, un praticien belge sur quatre est déconventionné.
BELGA