Julien Uyttendaele quitte le PS bruxellois, les réactions politiques s’enchaînent
Le député bruxellois Julien Uyttendaele (PS) a choisi de ne pas se porter candidat pour une place aux élections régionales et fédérales de juin prochain, rapportent ce jeudi Le Soir et L’Echo. Il dénonce le fonctionnement interne, ainsi qu’une stratégie communautariste sur les questions de la laïcité, au sein de la Fédération bruxelloise du PS.
Après deux mandats de député régional, le socialiste de 32 ans quittera donc, dans quelques mois, l’hémicycle de la rue du Lombard.
Pour expliquer sa décision, Julien Uyttendaele livre plusieurs explications. Il critique d’abord durement le fonctionnement actuel de la fédération bruxelloise du PS présidée depuis octobre 2019 par le député-bourgmestre de Koekelberg Ahmed Laaouej. Il déplore la disparition de toute démocratie interne.
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Ensuite, et surtout, il dénonce un renoncement global sur les questions de laïcité et une stratégie résolument communautariste. Il cite en exemple les dossiers de l’abattage avec étourdissement préalable et de la neutralité à la Stib.
Je ne me présenterai pas aux prochaines élections. Mon choix est avant tout dicté par la cohérence de mes valeurs. C’est un livre qui se ferme et j’en retiens néanmoins une magnifique expérience de vie. Je prends aujourd’hui un autre chemin, ému mais en paix avec moi-même https://t.co/a2Y2HBklWT
— Julien Uyttendaele (@Juuyttendaele) November 23, 2023
Au-delà de ses désaccords de fond avec le PS bruxellois, il explique aussi sa non-candidature prochaine par les limites actuelles du parlementarisme et du système politique.
Julien Uyttendaele reste cependant socialiste. Il prévoit de devenir bientôt membre d’une section du sud du pays.
“Une vraie perte pour le Parlement et le débat politique”
Sur le réseau social X (anciennement Twitter), Christophe De Beukelaer, président des Engagés Bruxelles, a déclaré que son départ était “est une vraie perte pour le Parlement et le débat politique“. “Tu peux compter sur moi pour poursuivre les combats que nous partageons, comme l’universalisme ou une approche nouvelle de la lutte contre les assuétudes“, a-t-il également précisé.
Un homme politique de conviction s’en va. Ton départ est une vraie perte pour le Parlement et le débat politique. Bonne route! Tu peux compter sur moi pour poursuivre les combats que nous partageons, comme l’universalisme ou une approche nouvelle de la lutte contre les assuétudes https://t.co/TE0oVaEuo0
— Christophe De Beukelaer (@cdebeukelaer) November 23, 2023
Christophe Magdalijns (DéFI) précise, quant à lui, que ce départ “appauvrit la politique bruxelloise“.
Comment ne pas saluer les valeurs universalistes, la cohérence et l’éthique qui animent @Juuyttendaele? Ton départ appauvrit la politique bruxelloise. 🤞 https://t.co/u2OpkXgaiW
— Christophe Magdalijns 🇧🇪 🇪🇺 🇺🇦 (@cmagdalijns) November 23, 2023
Toujours chez DéFI, Marie Nagy précise qu’elle respecte le choix du député. “Rester dans la cohérence des valeurs n’est pas toujours choisir la voie la plus facile, mais bien celle la plus juste“, indique-t-elle.
Respect pour ton choix. Rester dans la cohérence des valeurs n’est pas toujours choisir la voie la + facile mais bien celle la + juste. Amitiés et solidarité 🙎🏻♀️ https://t.co/ilBWEdF4pH
— marie nagy🌳🌎🙋🏻♀️ (@marienagy) November 23, 2023
Aurélie Czekalski, vice-présidente du MR Bruxelles, a également pris la parole sur ce départ : “Dommage que le PS perde sa boussole morale de la laïcité et fasse le choix du communautarisme par calcul électoral“.
Merci Julien pour ton engagement et les valeurs que je partageais.
Dommage que le PS perde sa boussole morale de la #laïcité et fasse le choix du communautarisme par calcul électoral.
Le PS n’en sortira pas grandi, notre société non plus.
Bonne continuation dans ton parcours! https://t.co/9Krrvhzlln
— aurelie czekalski (@aurelieczeka) November 23, 2023
“Tu ne démissionnes pas”
Du côté d’Ecolo Bruxelles, Marie Lecocq, co-présidente, se questionne sur le choix de Julien Uyttendaele de ne pas démissionner, mais plutôt de ne pas se représenter. “Quelle est cette “cohérence de tes valeurs” qui te fait continuer à percevoir tes indemnités parlementaires pendant les sept prochains mois pour une fonction dans laquelle tu ne trouves “plus le moindre sens”?“, se demande-t-elle sur X.
Je partage par ailleurs bien-sûr une partie de tes questionnements sur la santé démocratique de nos institutions… qui sont donc créées et habitées par les parlementaires, dont tu fais partie. Qu’as-tu porté comme propositions pour faire changer cela?
— Marie Lecocq (@Ma_Lecocq) November 23, 2023
Elle poursuit : “Je partage par ailleurs bien sûr une partie de tes questionnements sur la santé démocratique de nos institutions… qui sont donc créées et habitées par les parlementaires, dont tu fais partie“.
En réponse, le député PS indique : “Oser sous-entendre que je reste pour des questions financières, c’est mal me connaître et cela t’abîme par la même occasion.”
2/ c’est mal me connaître et cela t’abîme par la même occasion. Je suis heureux que tu partages mes constats sur la santé démocratique de nos institutions. Tu me demandes quels sont les projets que j’ai portés sur ce sujet. …
— Julien Uyttendaele (@Juuyttendaele) November 23, 2023
4/ 3) tout simplement ma liberté de vote au sein de cet hémicycle, contre les directives de mon groupe (encore vendredi dernier), ce que devrait se permettre tout parlementaire qui se respecte. Sauf erreur, tu n’as jamais dévié des directives de ton groupe. …
— Julien Uyttendaele (@Juuyttendaele) November 23, 2023
“Quelle chance tu as de toujours être d’accord avec tes voisins de banc“, conclut-il.
E.V. avec Belga – Photo : Belga / Dirk Waem