Julie de Groote : “Les gens sont descendus dans la rue pour dire au fédéral : arrêtez !”
Julie de Groote (cdH), députée bruxelloise et présidente du Parlement francophone bruxellois, a répondu aux questions de Jean-Jacques Deleeuw dans L’Interview, ce mercredi sur BX1.
La députée bruxelloise est d’abord revenue sur la crise auquel le gouvernement fédéral fait face depuis plusieurs jours, principalement en raison du vote de la Belgique pour le pacte sur les migrations des Nations Unies. « C’est affligeant le spectacle qu’on donne au niveau mondial. C’est un pacte mondial qui n’est pas contraignant, on le rappelle. C’est aussi affligeant au niveau européen, et au niveau interne. On doit se positionner, voter le pacte comme on s’est engagé à le faire face au monde entier », clame-t-elle. Elle estime notamment que les citoyens belges ont fait d’autres demandes au gouvernement : « Les gens sont descendus dans la rue pour le climat et certains en tant que gilets jaunes. Mais les gens disent surtout au fédéral : arrêtez ! »
Julie de Groote est également particulièrement choquée par la campagne de communication contre le pacte de l’ONU, lancée par la N-VA. « Ce n’est pas une erreur de communication. Peut-être était-ce une erreur de timing. Mais à la N-VA, on a voulu dire ce message-là aux citoyens. On a une banalisation de ce qui était, hier encore, inacceptable. Et cette campagne appelle aux pires relents de notre histoire, c’est une incitation à la haine. On pourrait pourchasser la N-VA pour cette campagne », estime-t-elle.
« Le débat sur la décolonisation n’est pas terminé »
La présidente du parlement francophone bruxellois s’est intéressée au nouveau musée africain de Tervueren et à la restitution d’œuvres issues d’Afrique. Le débat a notamment été lancé au sein même du parlement francophone. « Je trouve qu’on a un débat construit mené par des associations sereines. Le débat sur la décolonisation n’est pas du tout terminé, cela a à peine débuté. Très tardivement d’ailleurs. Je pense qu’il y a matière à agir. Le Parlement francophone bruxellois a été le premier à mettre ce débat sur la table. On veut travailler tous ensemble car la mémoire collective dépasse les querelles politiques. On aimerait désormais que ce débat arrive au fédéral », explique-t-elle. « On veut qu’un groupe d’experts s’interroge sur ce sujet sur le long terme. On souhaite ensuite savoir quels biens volés et pillés peuvent être restitués, et faire un inventaire de ces biens. On veut ensuite savoir en quels termes se font la restitution. »
Enfin, Julie de Groote s’est exprimée sur les élections régionales de mai 2019, et demande un renouvellement des forces politiques. « Il faut un renouvellement et un nouvel équilibre parmi les élus. Il faut laisser les jeunes passer devant et les aider. Céline Frémault tête de liste ? Il n’y a pas de problème, je ne pense pas », affirme-t-elle.
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