“Je ne comprends pas ce qu’ils foutent” : Alain Maron pointe du doigt la gestion des primes Renolution par urban.brussels
“Je n’ai pas de levier ni de tutelle sur Urban. Ils s’en fichent de ce que je peux raconter“, a fustigé le ministre bruxellois Alain Maron devant la commission Environnement à propos des primes Renolution.
Ce mardi matin, Alain Maron (Ecolo), ministre de l’Environnement, était entendu en commission Environnement du Parlement bruxellois. Lotte Stoops (Groen) et Jonathan de Patoul (DéFI) ont demandé des explications concernant les primes Renolution. Ils ont été rejoints par d’autres députés pour questionner le ministre à ce propos. Pour rappel, les primes Renolution sont des aides financières destinées à soutenir les travaux de rénovation et d’économie d’énergie dans la Région bruxelloise. Deux administrations sont compétentes : urban.brussels et Bruxelles Environnement.
Faute de gouvernement bruxellois de plein exercice, les primes Renolution sont actuellement suspendues. L’absence de primes décourage certains Bruxellois à effectuer des travaux. Une situation qui pourrait mener à des faillites dans le secteur de la construction. “C’est une situation qui me préoccupe“, admet Alain Maron. “Le secteur de la construction est une pierre angulaire de la transition énergétique et un moteur économique important de la Région bruxelloise.” Selon le ministre, en 2024, Bruxelles Environnement a distribué des primes pour rénover environ 6.000 logements. D’un point de vue environnemental, les travaux ont permis d’éviter l’émission de 24.000 tonnes de CO2. “Si on fait le calcul, qui est à prendre avec des pincettes, on arrive à une tonne de CO2 évitée pour un montant de 2.875€ dépensé.” Pour Alain Maron, la politique Renolution ne doit pas être remise en question par le prochain gouvernement vu la demande du secteur. Cependant, des adaptations et des évaluations doivent être faites.
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“Le budget 2025 de Bruxelles Environnement devrait être suffisant”
Il a également tenu à rassurer les personnes ayant des factures datées de 2024 : “Ces factures peuvent encore être introduites cette année, dans les douze mois suivant la date de la facture“. “Le budget 2025 de Bruxelles Environnement devrait être suffisant pour payer toutes les primes qui seront introduites“, précise-t-il encore. Cependant, il dit ne pas pouvoir s’avancer pour les primes distribuées par urban.brussels. “Je ne comprends ce qu’ils foutent (…). Du côté de Bruxelles Environnement, on a une transparence sur les chiffres et une compréhension de ce qu’il se passe. Du côté d’Urban, non. ”
“Depuis plus de deux ans, on m’interpelle au Parlement bruxellois sur les primes Renolution“, poursuit-il, “mais la moitié des primes sont gérées par une administration qui n’est pas sous ma tutelle et qui, à mon estime, fait des choses assez peu compréhensibles“. Alain Maron a notamment pointé la manière de gérer les budgets et la manière dont urban.brussels s’adresse aux citoyens.
“Je vous le dis : il faut arrêter avec ce système absurde, ce n’est plus possible. Si Urban travaillait de manière transparente, claire, prévisible et qu’on pouvait s’ajuster, soit. Mais là, c’est un petit peu trop le bordel.”
Il regrette que ce soit “à chaque fois” à lui de répondre au Parlement à ce sujet : “Je dois répondre au Parlement et m’engager ou engager ma responsabilité alors que je n’ai pas de levier ni de tutelle sur Urban. Ils s’en fichent de ce que je peux raconter.”
L’administration urban.brussels n’a pas encore répondu à nos sollicitations.
Revoir le passage sur les primes Renolution : (la question de la député MR Aurélie Czekalski menant à la partie sur urban.brussels se trouve à 3:10:30)
E.V. – Photo : Belga