Jan Fabre condamné à 18 mois de prison avec sursis

L’artiste Jan Fabre a été condamné, vendredi, par le tribunal correctionnel d’Anvers, à 18 mois de prison avec sursis, une partie des faits étant prescrits. L’homme encourait une peine de trois ans de prison ferme pour des faits de violence, harcèlement, comportement sexuel inapproprié au sein de la compagnie Troubleyn et attentat à la pudeur sur une personne. L’artiste n’était pas présent à l’audience vendredi.

Les faits présumés se sont déroulés au sein de la compagnie Troubleyn, où régnait depuis des années, selon le ministère public, un environnement de travail toxique. Plusieurs anciens collaborateurs ont ainsi dénoncé Jan Fabre et se sont portés partie civile dans l’affaire. La défense s’est appuyée, quant à elle, sur les déclarations de travailleurs de Troubleyn favorables à l’artiste. Selon le ministère public, le prévenu s’est livré à une “liste interminable” d’humiliations publiques, ignorant et punissant systématiquement les gens, utilisant des surnoms basés sur la couleur de la peau ou l’apparence, faisant des avances sexuelles, commettant des attouchements et invitant des danseuses dans sa chambre d’hôtel.

►REPORTAGE du 13 septembre 2018 // L’artiste anversois Jan Fabre accusé de faits d’humiliation et d’intimidation sexuelle

L’intéressé aurait abusé de sa position pour exiger des faveurs sexuelles de jeunes danseuses en échange d’un grand rôle. Un baiser non souhaité a conduit à une plainte pour attentat à la pudeur, selon une collaboratrice. Jan Fabre, représenté par ses avocats lors du procès, aurait reconnu avoir commis des fautes mais nie qu’il s’agit de faits punissables pénalement. Il n’y aurait jamais eu, selon l’artiste, de culture de la peur ou d’abus de pouvoir au sein de la compagnie Troubleyn, où les choix artistiques se font en concertation. Jusqu’en 2018, les problèmes, qui, selon les parties civiles, étaient pendants depuis des années, n’ont jamais été signalés, a pointé la défense. Cette dernière s’interroge également sur la prescription entourant certains des faits allégués.

Belga, photo : archive BX1