Boum 2 : à quoi doit-on s’attendre au Bois de la Cambre ?
Le message des autorités est clair : le rassemblement de la Boum 2, samedi, au Bois de la Cambre, n’est pas autorisé.
Un important dispositif policier devrait être présent ce samedi au Bois de la Cambre. “La journée du 1er mai sera gérée de manière intégrée avec une coordination centralisée par la zone de Police Bruxelles Capitale – Ixelles. Le centre de crise régional sera ouvert“, indique Ilse Van de keere, porte-parole de la zone de police. Du côté de Bruxelles Prévention & Sécurité, on nous confirme qu’il s’agira d’un dispositif GOLD, c’est-à-dire une coordination centralisée, avec à sa tête le chef de corps de la police locale.
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“Il y aura du personnel de la police locale et de la police locale. Tous les moyens nécessaires seront prévus“, ajoute Ilse Van de keere. “L’autorisation n’a pas été donnée pour l’événement (…). La police surveillera l’événement et renforcera sa présence. Nous conseillons donc à tous de ne pas participer à cet événement. Il est important de continuer à respecter les mesures sanitaires. Si nécessaire, la police interviendra. Vous risquez donc une amende ou une arrestation administrative“, prévient aussi la zone de police dans un communiqué conjoint avec la Ville de Bruxelles et le Parquet. Ce dernier indique également que “toute personne verbalisée pour le non-respect des mesures sanitaires lors de cet événement sera poursuivie conformément aux directives de la politique criminelle en vigueur“.
Une probable tolérance, dans une certaine mesure
Il devrait néanmoins y avoir une certaine tolérance, d’après le Syndicat National du personnel de Police et de Sécurité (SNPS). “Je ne peux pas m’avancer, et parler à la place du bourgmestre, qui est responsable de l’ordre public, mais il y aura vraisemblablement un seuil de tolérance, comme toujours, tant que cela reste acceptable, et pas des rassemblements de masse et autre, avec un total irrespect des gestes barrière. On croise les doigts que tout se passe bien demain, et que fin de journée on puisse se dire ‘il n’y a pas de blessé, il n’y a pas eu d’incident’. C’est tout ce que je peux souhaiter : que les gens puissent faire un peu la fête, puissent sortir, tout en respectant au minimum les choses pour que cela ne tourne pas au drame sanitaire“, nous indique son secrétaire national, Thierry Belin.
Contacté par nos soins, et interrogé sur la possibilité de respecter au maximum les gestes barrière, par exemple en restant par petits groupes, l’un des organisateurs, qui a souhaité rester anonyme, explique que “notre volonté n’est pas d’être contre la police. Si la police vient, on ne demande pas mieux de pouvoir être encadré par la police, et surtout de ne pas être dans la confrontation. S’il y a des sommations de la part de la police, on est tout à fait prêt à coopérer et à être dans une logique de désescalade. On n’est pas du tout des casseurs (…) Cela fait un an, on a tous joué le jeu, maintenant il est temps qu’on revendique cela, mais de manière pacifique”
Interview de l’un des organisateurs de la Boum 2
“Ne pas reproduire le 1er avril“
Les organisateurs nous informent cependant que La Boum 2 se tiendra donc bien demain, mais avec une volonté d’être différente de La Boum 1, il y a un mois. “On ne voulait pas que le 1er avril se reproduise, parce qu’on a tous vu ce qu’il s’était passé. Il y avait une velléité du côté des ‘boumeurs’ de continuer à revendiquer leur droit à faire la fête. Nous, ce qu’on a voulu faire, c’est vraiment éviter qu’il y ait un deuxième champ de bataille qui s’organise, encore pire. Donc on a mis en place un événement et une organisation qui permettra aux ‘boumeurs’ de faire la fête autre part que sur le champ de bataille“, nous indique cet organisateur.
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“On est très conscients du bras de fer qui est en train de se jouer à différents niveaux, avec la Loi Pandémie qui est en train de passer de force au Parlement. Il y a des voix qui vont à l’encontre de ça aussi, et pas des moindres, il y a tout un secteur de la société belge, non négligeable, qui est en train de s’organiser autour d’un article de la Constitution, notamment le secteur culturel, ou l’horeca. Ça n’est pas du tout quelques jeunes égoïstes comme on a voulu le dire après le 1er avril : ce sont des adultes, des grands-parents, des enfants, qui sont altruistes et qui revendiquent quelque chose de tout à fait légitime : un débat important.” ajoute cet organisateur
La crainte des casseurs
Néanmoins, la police craint surtout la présence de personnes extérieures au mouvement, avec d’autres intentions, moins louables. “Ce que nous craignons, c’est que des gens qui, au départ enfreigne la règle mais dans un but festif et de dire qu’ils en ont assez après un an, soient rejoints par d’autres avec des finalités moins louables : venir casser, dégrader, chercher les ennuis, voire casser du flic, pour le dire vulgairement“, explique Thierry Belin du syndicat SNPS, “Malheureusement, des voyous qui viennent intégrer ce genre de manifestation, c’est toujours le risque“.
Interview de Thierry Belin, secrétaire national du SNPS
D’autant qu’hier, la ministre de l’Intérieur, Annelies Verlinden (CD&V), indiquait à la Chambre que le profil des participants semblait avoir évolué, sans plus d’informations.
Arnaud Bruckner – Photo : Belga (illustration / archives)