Intrusions de drones dans l’espace aérien : le centre de surveillance aérienne NASC devrait être fonctionnel pour 2026
Il a été décidé au Conseil national de sécurité de rendre le National Airspace Security Center (NASC) complètement opérationnel pour le 1er janvier prochain, a déclaré le ministre de la Défense Theo Francken à l’issue de la réunion.
Ce “centre” existe déjà à la base militaire aérienne de Beauvechain. NASC est plus précisément le nom d’un projet, d’un nouvel organisme associant entre autres les douanes et la direction de l’aviation, qui s’appuie sur le Control & Reporting Centre (CRC) de la Défense, le centre de contrôle de l’espace aérien installé à Beauvechain depuis quelques années. Dans les prochaines semaines, l’accès de tous les services compétents à une image complète de ce qui se passe dans le ciel belge devrait donc se concrétiser, selon la volonté de Theo Francken.
Le Premier ministre, les vice-Premiers ainsi que différents responsables de sécurité étaient réunis jeudi matin autour de la question des drones. Le Conseil national de sécurité avait été convoqué en urgence après une série d’incursions d'”UAS” au-dessus de sites stratégiques dans la nuit de mardi à mercredi, entre autres à proximité des pistes de Brussels Airport et de Liege Airport. Ce qui a créé le chaos dans le ciel belge cette nuit-là, les deux aéroports devant à certains moments interrompre complètement l’utilisation de leurs pistes.
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Avant le conseil, le ministre de la Défense avait également évoqué un “plan” concret pour augmenter les capacités anti-drones, qu’il soumettrait aux autres membres du gouvernement demain. Il est question d’un dossier à 50 millions d’euros.
Bernard Quintin décrit une stratégie en trois axes: détecter, identifier, neutraliser
Le ministre de l’Intérieur Bernard Quintin a décrit jeudi, en séance plénière de la Chambre, la stratégie que développe la Belgique contre les intrusions de drones dans son espace aérien, et singulièrement au-dessus de sites critiques. Cette stratégie s’articule en trois axes : détecter, identifier, neutraliser.
Bernard Quintin a confirmé que le CNS avait reçu les rapports des services de sécurité, sans en dévoiler la teneur. “C’était une action organisée, concertée par, dit-on en langage diplomatique, des acteurs inamicaux”, s’est-il contenté de déclarer. Il a donc développé les trois axes du plan d’action fédéral.
En matière de détection des drones, l’intention est de moderniser les installations, sous la responsabilité de la Défense et de Skeyes. À ce titre, le Conseil national de sécurité a décidé de rendre le National Airspace Security Center (NASC), situé à Beauvechain, complètement opérationnel pour le 1er janvier prochain, a confirmé Bernard Quintin.
En matière d’identification, le ministre a confirmé que son collègue de la Mobilité Jean-Luc Crucke allait mettre en place un système d’enregistrement plus large des drones, afin de “faire plus rapidement la distinction entre utilisation agréée et malveillante”.
Pour le volet neutralisation, Bernard Quintin a assuré que les drones suspects pouvaient bien être neutralisés par intervention policière, y compris de la police locale, ou par intervention militaire, “en évitant autant que possible les dommages collatéraux.” Le ministre a aussi annoncé avoir donné instruction à la police d’adapter d’urgence son dispositif de contrôle et d’intervention au nouveau phénomène des drones. Cela devrait fournir aux forces de police fédérales et locales un cadre clair dans lequel agir.
“On ne part pas de zéro, mais on vient de loin”, a estimé Denis Ducarme (MR). Dans sa réplique, le libéral a fustigé le retard pris par la Belgique dans le domaine. “Vous avez une lourde responsabilité”, a-t-il lancé au PS, dont était issue l’ancienne ministre de la Défense Ludivine Dedonder.
Cette sortie a fait bondir Axel Weydts (Vooruit). Il a rappelé que la National Airspace Security Center (NASC) avait été créé par la précédente majorité, dans laquelle siégeait aussi le MR. “Demander à M. Ducarme d’être fair-play, c’est attendre l’impossible”, a ironisé Christophe Lacroix (PS).





