Ine Van Wymersch, commissaire nationale aux drogues : “Trois facteurs expliquent l’explosion des fusillades à Bruxelles”

La commissaire nationale aux drogues était l’invitée de Bonjour Bruxelles.

“Nous ne sommes pas surpris face à l’augmentation des chiffres de la criminalité liée à la drogue“, a indiqué ce jeudi matin Ine Van Wymersch, commissaire nationale aux drogues, dans Bonjour Bruxelles. “Depuis janvier, une personne a été tuée dans les fusillades à Bruxelles. Elles étaient 7 en 2023 et nous nous attendons à dépasser ces chiffres pour 2024“, a-t-elle précisé.

Selon elle, différents facteurs expliquent cette tendance : “Il y a tout d’abord une offre qui augmente. Il y a plusieurs acteurs qui jouent sur ce marché et les territoires sont très disputés. Ensuite, l’accès aux armes de guerre est devenu beaucoup plus facile ces dernières années, notamment grâce aux outils en ligne. Et puis, les organisations font de plus en plus souvent appel à de la main d’oeuvre “jetable” précarisée, qui est évidemment plus présente à Bruxelles“.

A Bruxelles, les autorités locales ont décidé de cibler la lutte contre le phénomène autour de différent “hotspots”. Est-ce une bonne stratégie ? “C’est en effet une stratégie globale, il faut une approche multidisciplinaire et intégrée“. Elle plaide pour l’accompagnement social et “une coalition de tous les partenaires” et tous les acteurs de la société.

La question du contrôle de ces hotspot suscite des question sur le respect des libertés individuelles de citoyens. De son côté, elle insiste sur le respect du droit et de la nécessité d’un cadre légal dans le cadre de cette lutte. Elle plaide pour garantir le respect à la vie privée mais demande également d’ouvrir le débat pour faire évoluer les outils de la police : “Un exemple très concret : les juges d’instruction ont toujours eu l’occasion de mettre les criminels sous écoutes téléphoniques lorsque c’est nécessaire. Aujourd’hui, ils doivent pouvoir s’adapter et pouvoir prendre connaissance des messageries cryptées et des communications lorsque certains critères sont réunis.”

Ine Van Wymersch insiste également sur la coopération internationale : “C’est très important, il faut investir dans ces contacts. Les organisations travaillent à l’international. Il faut des contacts avec les pays sources, avec les pays d’importation des produits chimiques comme la chine.”

T.D.