Christophe De Beukelaer : “Il faut rationaliser les 670 entités publiques de la Région bruxelloise”

Le député humaniste Christophe De Beukelaer s’est lancé dans une aventure qu’il ne pensait pas si complexe: recenser les organismes d’intérêt public présents sur le territoire de la Région bruxelloise. En interrogeant les ministres et les communes, il est arrivé au nombre de 670 et de 20 formes juridiques. Aujourd’hui, il demande au gouvernement d’effectuer un travail de nettoyage.

Pour de multiples raisons, souvent comptables, la Région bruxelloise a créé de nombreux OIP (organismes d’intérêt public). Au fil du temps, les structures se sont multipliées mais aucun cadastre précis n’existe. Chaque ministre connaît donc les organismes qui dépendent de sa compétence. Ils peuvent avoir différents statuts allant de l’ASBL à la SCRL. Idem au niveau des communes. Le coût de l’administration représente ainsi 26% du PIB.

“Il semble assez clair que des simplifications peuvent être faites, commente le député Christophe De Beukelaer (cdH). Cela permettrait une meilleure lisibilité pour le public et une amélioration de la démocratie.”

Un cadastre complet

Pour le député, la première chose à faire serait d’établir un cadastre des structures existantes et de voir pourquoi elles ont été créées. Cela permettrait aussi d’estimer les budgets alloués à ces organismes. “Une fois le travail effectué, on devrait mettre en place une commission parlementaire sur la simplification administrative. Cela permettrait d’aller vers une simplification qui n’est pas forcément une fusion. Il faut aussi que les organismes se coordonnent mieux. J’ai eu quelques contacts avec certains et les directions ne se parlent pas dans un même domaine. Mettre en place une réunion de coordination tous les trimestres serait déjà une première étape constructive.”

Pour Christophe De Beukelaer, certaines structures pourraient être fusionnées comme Vivaqua et la SBGE. “Les égouts et les stations d’épuration, c’est le même domaine et pourtant ce sont deux structures différentes qui les gèrent. Idem dans le logement. Pourquoi la SLRB et Bruxelles Logement ne formerait pas qu’une seule entité. Après, nous devons être attentifs car certaines fusions comme celles des sociétés de logements sociaux n’ont pas toujours été source d’économie.”

Le député pointe aussi l’aide aux entreprises ou encore le numérique comme secteur prioritaire.

Vers des fusions?

Evidemment qui dit rationalisation ou fusion peut également dire perte d’emplois. Il faut donc être vigilant dans les mesures prises. Et puis, pour les partis politiques, les conseils d’administration de ces entités sont souvent une manière de récompenser un collaborateur ou de recaser des anciens élus. “Cela ne doit pas avoir cette fonction. C’est comme ça que le public est déçu de la politique. Il faut changer ce paradigme et surtout augmenter la qualité du service.”

OPTIris

La proposition a été déposée ce jeudi au parlement et devrait être discutée avant la fin de l’année. Mais en attendant, le ministre-président Rudi Vervoort (PS) et le ministre de la fonction publique, Sven Gatz (Open VLD) ont déjà lancé une étude sur les OIP et l’administration régionale. Dans la déclaration de politique régionale, on peut lire que « le Gouvernement étudiera les possibilités de rationalisation des administrations pour atteindre des objectifs d’efficacité, notamment par le regroupement des compétences verticales ou opérationnelles. »

Le 6 mai 2021, le gouvernement a chargée les secrétaires généraux du SPRB d’une mission. Baptisée “OPTIris”, elle est menée par des consultants et en collaboration avec les directeurs des services de l’administration régionale. Le but est de voir comment optimaliser le fonctionnement des organismes régionaux. Rien n’est exclu, y compris les fusions. Les propositions sont attendues pour début 2022.

Vanessa Lhuillier – Photo: Belga/Siska Gremmelprez