“Il faut confirmer, si pas renforcer, le poste de Commissaire bruxellois à l’Europe”

Alain Hutchinson (PS), Commissaire de la Région bruxelloise auprès des institutions européennes et internationales depuis près de 10 ans, n’est pas candidat à sa propre succession mais lance un appel aux négociateurs bruxellois: n’oubliez pas ce commissariat. “Ce poste de Commissaire du gouvernement doit rester un mandat politique occupé par une personnalité relativement forte, qui puisse faire face à ces grosses institutions. On parle là de responsables politiques de très haut niveau”, explique-t-il sur le plateau de Bonjour Bruxelles ce mardi matin.

Ce poste de “facilitateur” fait en sorte que les institutions européennes à Bruxelles “s’y sentent bien, y restent, et s’y développent. Et lorsqu’elles ne sont pas ici, qu’elles aient envie d’y venir. Et pour ce faire, il faut répondre à leurs demandes qui sont généralement des demandes tout à fait légitimes. Il y a dix ans, quand j’ai pris cette fonction, quand nous avons créé ce commissariat, je me suis retrouvé face à des institutions, ou en tout cas des responsables au plus haut niveau de différentes institutions et organisations internationales, mécontents, tristes, mal accueillis, moroses et n’ayant dès lors aucun respect pour la région dans laquelle se trouvait le siège de leurs institutions”, précise Alain Hutchinson .

“Plus de 20% de l’emploi bruxellois”

“C’est extrêmement important d’avoir une bonne relation non seulement avec les organisations, mais aussi avec ceux qui travaillent autour de ces organisations. Parce que cette présence internationale à Bruxelles représente aujourd’hui plus de 20 % de l’emploi bruxellois”, selon Alain Hutchonson. “Je ne vous parle pas de l’emploi des fonctionnaires internationaux, je parle des Bruxellois qui, grâce à cette présence internationale, ont du boulot dans des services d’entretien, de maintenance, de sécurité, dans les hôtels et restaurants, les bistrots… Toute une partie du secteur économique, dans tout ce qui découle de l’activité européenne, représente un emploi sur cinq à Bruxelles et un peu plus de 20 % de la richesse régionale, donc du produit intérieur régional brut de notre région.”

“Je suis conscient que ceux qui négocient pour l’instant le futur accord de gouvernement bruxellois sont au fait de cette situation. Mais j’insiste encore, il faut que cette dimension de la gestion de la présence internationale à Bruxelles soit prise en compte très sérieusement et que ce commissariat soit bien entendu confirmé, si pas renforcé,” appelle le Commissaire, qui recale l’idée de nommer un fonctionnaire à ce poste. “L’accès que j’ai et que j’ai organisé avec les organisations via les responsables au plus haut niveau, c’est à dire des politiques, Commissaires à la Commission européenne, président, vice-président au Parlement… sont des relations que seul un mandataire politique peut avoir à ce niveau là.  Le poste de Commissaire du gouvernement doit rester un mandat politique occupé par une personnalité relativement forte et qui puisse faire face à ces grosses institutions. Parce qu’on parle là de responsables politiques de très haut niveau.”

“J’ai envoyé un mémorandum au formateur David Leisterh qui m’a répondu. Donc je pense qu’il est conscient, ainsi que les autres négociateurs, de l’importance de cette fonction, et en tout cas de cette mission.”

 

■ Une interview de Fabrice Grosfilley dans Bonjour Bruxelles

 

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10 septembre 2024 - 10h44
Modifié le 10 septembre 2024 - 10h48