Huit femmes et quatre hommes pour juger Alam Khorshed dès lundi
Huit femmes et quatre hommes ont été tirés au sort mercredi après-midi devant la cour d’assises de Bruxelles, pour juger Alam Khorshed, un Bangladais âgé de 35 ans. Celui-ci est accusé d’avoir égorgé une femme et ses trois enfants à Etterbeek en 2012. Il sera jugé par défaut. Selon l’enquête, il serait au Bangladesh mais les autorités de ce pays n’ont répondu à aucune des demandes de commission rogatoire des autorités policières belges.
Ce sont huit femmes et quatre hommes qui composeront le jury d’assises au procès d’Alam Khorshed qui débutera lundi. Également, deux femmes et un homme ont été désignés pour être les jurés suppléants. Les débats seront menés par la juge Karin Gerard qui présidera sa dernière cour d’assises avant d’accéder à la pension en septembre prochain.
Dans ce dossier, Alam Khorshed, un homme de 35 ans originaire du Bangladesh, est accusé d’avoir assassiné Rajvir Kaur, âgée de 30 ans, et ses trois garçons; Manraj Singh, âgé de 6 ans, Karmanvir Jasbir Singh, âgé de 5 ans, et Navjot Jasbir Singh, âgé de 2 ans et demi. C’est le mari de Rajvir Kaur et père des enfants, Singh Jasbir, qui avait découvert leurs corps, au sein de leur domicile, rue Général Capiaumont à Etterbeek, le 28 septembre 2012 vers 20h50. Les victimes avaient été égorgées. Après les faits, un millier de personnes avaient participé à une marche blanche à Bruxelles, aux côtés du mari et père des victimes, pour le soutenir dans son deuil. Les dépouilles avaient été rapatriées en Inde, d’où cette famille provient.
Un accusé toujours réfugié au Bangladesh
Dans l’enquête, les soupçons se sont rapidement portés sur l’accusé, Alam Khorshed, un collègue de Singh Jasbir. Ce dernier, qui s’est constitué partie civile au procès, a raconté qu’Alam Korshed travaillait comme plongeur au restaurant Shake Hand à Woluwe-Saint-Pierre, où lui était cuisinier. Il a précisé que cet homme lui en voulait car il n’arrivait pas à obtenir les papiers qui lui permettraient de rester en Belgique. Par ailleurs, l’enquête ADN a montré que l’empreinte génétique de l’accusé se trouvait sur le manche du couteau qui a servi aux crimes, découvert sur le lieu des faits. Alam Korshed aurait aussi appelé l’un de ses voisins à Etterbeek, deux jours après les faits, pour lui demander si “les quatre sont morts”. Une autre connaissance d’Alam Khorshed a également déclaré à la police que ce dernier l’avait appelé le 1er octobre 2012 et lui avait dit qu’il avait égorgé quatre personnes. Il se serait mis à rigoler lorsque son interlocuteur lui avait demandé pourquoi il les avait tuées. Cet homme avait également déclaré aux policiers qu’Alam Khorshed était très préoccupé par l’obtention de ses papiers en Belgique et qu’il avait été en conflit avec un autre de ses collègues dans le milieu horeca à Bruxelles.
Etant donné que l’accusé avait déclaré par téléphone qu’il était au Bangladesh, la police a entamé une enquête sur base des numéros GSM qu’il utilisait. Il semble qu’Alam Khorshed ait quitté la Belgique le soir même des faits puis qu’il soit passé par la France et l’Italie avant d’atteindre le Bangladesh, plus précisément la province de Lakmipur. Une demande de commission rogatoire internationale a été envoyée par voie diplomatique aux autorités bangladaises le 4 avril 2012 mais aucune réponse n’y a été donnée. Un mandat d’arrêt international a aussi été décerné dès octobre 2012. De nombreux autres devoirs d’enquête ont été sollicités par le juge d’instruction auprès de ces autorités, sans succès. Selon le parquet, tout porte à croire que l’accusé est toujours réfugié au Bangladesh. (Avec Belga)
– Reportage Catarina Letor et Marjorie Fellinger