Guet-apens homophobes : jugement le 25 juin
Le tribunal correctionnel de Bruxelles a clos les débats mercredi soir concernant Rayan R. et Anas T., deux jeunes hommes prévenus pour avoir piégé des personnes homosexuelles via une application de rencontres dans le but de les insulter et de les agresser. Le jugement sera prononcé le 25 juin à 14h00.
Le conseil de Rayan R. a plaidé une peine de prison avec sursis probatoire. “Mon client est un grand gamin qui a mal grandi”, “un gamin qui mérite des gifles”, a avancé Me Bruno Dayez. Ce dernier a expliqué que Rayan R. prenait énormément de stupéfiants au moment des faits. “Il est entré dans une phase de délires où il s’est érigé en justicier”, a-t-il dit.
Le conseil d’Anas T. a quant à lui plaidé une peine de probation autonome. Il a, lui aussi, exposé au tribunal que c’était “la confusion dans la tête d’Anas T.”, après que ce dernier se soit gavé d’informations erronées sur la pédophilie et l’homosexualité au travers des réseaux sociaux. L’avocat a ainsi demandé au tribunal de “lui laisser une chance de réparer ce qu’il a fait”, ajoutant que le jeune homme est promis à une carrière de footballeur en division 2 à Chypre et qu’il a été victime d’un “stress post-traumatique” après les faits, “ce qui montre qu’il n’est pas quelqu’un de foncièrement mauvais”. Rayan R. doit répondre de huit agressions et Anas T. de trois agressions, toutes à caractère homophobe, commises entre le 7 avril et le 23 juin 2024.
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Les deux hommes, le premier âgé de 20 ans et le second de 19 ans, ainsi qu’un mineur qui sera jugé par le tribunal de la jeunesse, sont prévenus pour avoir attiré des hommes à l’intérieur de parcs à Anderlecht et à Molenbeek-Saint-Jean dans l’unique but de les insulter et de les frapper parce qu’ils sont homosexuels. Pour piéger les victimes, les auteurs de ces agressions se sont fait passer pour des hommes cherchant à rencontrer d’autres hommes via l’application Grindr. Ils fixaient ensuite des rendez-vous. Au total, huit personnes ont été violemment agressées et se sont fait voler des biens personnels, notamment des GSM et de l’argent.
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Les deux prévenus sont en aveux de la matérialité des faits, mais ils contestent la circonstance aggravante liée au motif discriminatoire. Ils ont raconté avoir cru, se nourrissant de contenus aux sources peu fiables sur les réseaux sociaux, qu’en agissant comme ils l’ont fait, ils empêchaient des pédophiles de s’en prendre à des enfants.
Belga





