Grégor Chapelle : “Nous sommes en train de perdre les demandeurs d’emploi les plus fragiles”
Avec la crise du coronavirus, le nombre de demandeurs d’emploi est reparti à la hausse, en particulier chez les jeunes. Mais les chiffres ne reflètent pas forcément la réalité.
La crise sanitaire a frappé différemment les chercheurs d’emploi. Une augmentation des chômage a par exemple été observée dans des communes socio-économiquement favorisées comme Woluwe-Saint-Pierre (+ 9%) et Uccle (+ 5%) alors que dans le même temps, cette hausse est bien moindre dans des communes plus pauvres, comme Saint-Josse, Molenbeek ou Anderlecht.
“Les chiffres ne nous disent pas tout“, explique Grégor Chapelle, le directeur général d’Actiris. Car certaines personnes disparaissent des radars, ce qui fausse l’analyse. “Il y a les demandeurs d’emploi les plus fragiles qui se retrouvent au chômage mais ne viennent pas s’inscrire. Quand on constate que le chômage monte dans des communes privilégiées et stagne ou baisse dans des communes plus fragiles, cela montre que les chercheurs d’emploi les plus privilégiés viennent s’inscrire, ceux qui sont à l’aise avec le digital, mais nous sommes en train de perdre des demandeurs d’emploi plus fragiles, qui ne viennent plus s’inscrire à Actiris. Les chiffres officiels ce sont les chiffres des inscriptions mais nous craignons que beaucoup ne fassent pas appel à Actiris. “, explique Grégor Chapelle, dans Toujours + d’Actu ce midi.
Parmi les explications, la fracture numérique mais aussi linguistique.
►Ecouter l’interview de Grégor Chapelle, réalisée par Jim Moskowicz