Gouvernement flamand : Jan Jambon nommé formateur d’une coalition suédoise

L’ancien ministre fédéral de l’Intérieur Jan Jambon vient d’être nommé formateur pour la composition d’un gouvernement en Flandre. C’est ce que la N-VA a annoncé via un communiqué. 

L’informateur Bart De Wever a publié, lundi matin, une note de départ pour les négociations gouvernementales flamandes. Les directions des partis Open Vld, CD&V et N-VA se réunissent ce matin.

Selon cette note, la Flandre doit pouvoir concurrencer les grands pays scandinaves. Le futur gouvernement flamand veut aider au moins 120.000 Flamands à trouver un emploi ces prochaines années. Objectif: un taux d’emploi de 80%. La note prévoit aussi que la Flandre devienne une “référence mondiale” en termes d’innovation, de transformation digitale et de technologie. La note de départ prend en compte la responsabilité et la solidarité comme principes directeurs.

De Wever : “Le seul choix réaliste”

Aucune discussion pertinente n’est encore intervenue depuis les élections au niveau fédéral, a affirmé lundi l’informateur flamand et président de la N-VA, Bart De Wever, lors du bureau de son parti, réuni au parlement flamand à Bruxelles, pour justifier le coup d’accélérateur donné aux négociations en Flandre.

Une coalition avec le CD&V et l’Open Vld est le seul choix réaliste, a-t-il indiqué, selon des participants à la réunion. Selon M. De Wever, une coalition flamande avec le CD&V et le sp.a aurait compté une trop courte majorité. Il est également apparu que le Vlaams Belang n’est pas un parti de gouvernement, a le président du parti nationaliste. “Nous respectons le choix de Bart De Wever en Flandre. Mais je veux être clair. Le PS veut une politique plus sociale et plus juste aussi au niveau fédéral“, a rapidement réagi sur Twitter le président du PS, Elio Di Rupo. “S’imaginer que le PS pourrait faire l’appoint et dépanner les anciens partenaires de la coalition suédoise pour former un gouvernement fédéral, relève de l’illusion.”

Van Grieken : “Une coalition de perdants”

Le Vlaams Belang s’est montré particulièrement déçu lundi matin après la publication de la note de départ de Bart De Wever : “L’assourdissant signal de l’électeur n’a pas été entendu, c’est une coalition de perdants“, a ainsi estimé le président du parti d’extrême droite flamand Tom Van Grieken dans un communiqué. Il reproche à M. De Wever d’avoir “joué la comédie pendant deux mois“.

Une opportunité historique d’apporter du changement a été gaspillée avec ce choix de coalition“, affirme Tom Van Grieken. “Nous avons montré que nous étions prêts à prendre nos responsabilités pour renverser la vapeur. Mais à notre grand étonnement, De Wever voit plus de ressemblances dans son programme avec le CD&V qui tend vers la gauche qu’avec le Vlaams Belang“, fulmine-t-il. “Avec 44% des voix et 47% des sièges au parlement flamand, la coalition jaune-brune entre la N-VA et le Vlaams Belang constitue la plus importante formation de Flandre et, par extension, du pays. En formant un axe indissociable, nous aurions pu poser un ultimatum au CD&V et à l’Open Vld: respecter la volonté de l’électeur et soutenir une coalition flamande de droite, ou chercher eux-mêmes une majorité alternative de gauche avec Groen et le PTB“, souligne M. Van Grieken.

Le chef de groupe Vlaams Belang au parlement flamand Chris Janssens dénonce, lui, un manque de courage politique et de discernement, puisque cette “piste unique” n’a pas été suivie. “Au cours de la précédente législature, la N-VA a maintes fois pointé les blocages et l’opposition des partenaires de la coalition pour justifier les échecs successifs du gouvernement. Ce sera une excuse qu’elle ne pourra plus brandir étant donné qu’une alternative valable était possible.

Barabara Pas, chef de file à la Chambre, voit en outre dans cette décision de l’informateur une tentative de la N-VA de se “rendre acceptable aux yeux du PS” à l’échelon fédéral. Les extrémistes flamands considèrent ainsi que Bart De Wever a “neutralisé” les convictions de droite d’une grande partie des électeurs du nord du pays. Le président des nationalistes “peut déjà s’attendre à une forte opposition“, a conclu Chris Janssens.

Source/Image: Belga