Georges Dallemagne : “Non, cette crise ne coûtera pas un ou deux milliards d’euros”
Georges Dallemagne (cdH), député fédéral, a répondu aux questions de Jean-Jacques Deleeuw dans L’Interview, ce jeudi sur BX1.
Le député fédéral confirme que la vie politique continue au sein du Parlement. « Les parlementaires travaillent toujours, notamment pour qu’un budget soit à jour. Nous avons voté en commission des douzièmes provisoires, soit les mensualités du budget 2018. Nous avons aussi voté des dispositions pour les victimes des attentats terroristes. Bref, nous travaillons », explique Georges Dallemagne. Ce dernier attend désormais que le gouvernement passe en affaires courantes : « Il y aura moins de confusion. Demain, si le gouvernement entre en affaires courantes, ce gouvernement pourra s’appuyer sur le Parlement pour avancer sur certains dossiers. Le Parlement aura désormais un rôle très important, on a déjà connu ça par le passé. En affaires courantes, la question d’avoir une majorité ou une minorité au gouvernement ne se pose plus de la même manière », affirme-t-il.
« La N-VA va vouloir imposer le thème de la migration »
Le député cdH annonce toutefois que cette crise gouvernementale n’aura pas un coût aussi grand que certains médias néerlandophones annoncent. « Non, cela ne coûtera pas un ou deux milliards. Ce sera au Parlement de juger si telle ou telle dépense est indispensable. On doit pouvoir avancer dans certains domaines importants. On pourra donner des coups d’accélérateur sur des enjeux sociaux », explique Georges Dallemagne. Il souhaite toutefois rester prudent, notamment par rapport aux nationalistes flamands : « La N-VA va vouloir imposer sa question sur les migrations. Or, à New York, une immense majorité a signé le pacte des migrations, même tous nos voisins, même les Britanniques. On voit bien que ceux qui sont le plus dur contre la migration ont également voté ce pacte, car il nous permet de réguler la migration, et une meilleure discussion entre états », clame-t-il.
« La lenteur de la justice »
Georges Dallemagne est également revenu sur le procès Fortis qui n’aura finalement pas lieu. « Cela montre la lenteur de la justice, on le voit également avec le procès de Mehdi Nemmouche. Et en plus, on voit que des responsables bancaires, qui ont caché des informations à des actionnaires, ne devront jamais répondre de ces informations cachées », explique le député fédéral. Il s’interroge également sur la demande de Fortis de faire appel à des fonds libyens, en 2008. « Fortis fait appel en 2008 à des fonds libyens pour éviter la banqueroute et trois ans plus tard, la Belgique autorise le dégel de fonds libyens qui n’auraient pas dû l’être, il y a une coïncidence étonnante, mais on ne peut établir de lien ». Mais pourquoi ces fonds font tant polémique ? « Ces fonds libyens ont notamment servi à des milices salafistes. Il y a donc une responsabilité grave de la Belgique. Cette affaire est extrêmement sérieuse », conclut Georges Dallemagne.
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