France : “Il faut poursuivre avec la réforme des retraites” pour le député français du Benelux
Très forte mobilisation contre la réforme des retraites jeudi en France, une semaine après le passage en force du texte par le gouvernement Le député des Français du Benelux Pieyre-Alexandre Anglade (LREM) était invité dans Bonjour Bruxelles.
Le passage en force pour faire adopter la réforme des retraites à l’Assemblée nationale, jeudi dernier, n’a pas calmé la colère des manifestants. Et l’intervention d’Emmanuel Macron, mercredi à la télévision, n’a pas convaincu plus de trois quarts des Français, selon un sondage Odoxa.
Une mobilisation massive pour cette 9e journée d’action, la première depuis que le gouvernement a utilisé le 49.3, une disposition constitutionnelle pour faire passer le texte sans vote le 16 mars.
“L’âge de départ légal à la retraite en France est aujourd’hui à 62 ans. La volonté est de l’augmenter à 64 ans parce que nous sommes confrontés à un déséquilibre su système des retraites. S’il n’est pas réformé, il amènera 500 milliards d’euros de déficit sur les 25 prochaines années. Cela vient du fait que la démographie évolue. On a aujourd’hui 1,4 actif pour un retraité. C’est une question d’indépendance, de sérieux budgétaire et de pérennisation du système par répartition français” martèle Pieyre-Alexandre Anglade (LREM), député des Français du Benelux
Le député dit avoir défendu la possibilité d’aller voter au lieu d’avoir recours au 49.3. “Nous n’avons pas pu aller au bout de l’examen du texte à l’Assemblée nationale parce que la NUPES, cette alliance de gauche radicale, a déposé des milliers d’amendements” déplore le député. “Il y a eu un vote au Sénat, en commission mixte paritaire, l’article 49.3 qui est venu engager la responsabilité du gouvernement et il y a ensuite eu des motions de censures déposées par les oppositions qui n’ont pas réussi à s’entendre pour trouver une majorité. Ça veut dire qu’il n’y a pas aujourd’hui de majorité alternative en France à la majorité actuelle.”
Un très grand nombre de manifestants ont défilé aux quatre coins de la France
Quelque 300 cortèges se sont élancés aux quatre coins de la France. À Paris, la CGT a compté jusqu’à 800.000 personnes entre la place de la Bastille et celle de l’Opéra et 3,5 millions de manifestants dans le pays selon le syndicat, 1,08 million selon le ministère de l’Intérieur.
Un millier De blacks blocs, selon la police, étaient présents en fin de cortège à Paris, provoquant de sérieux incidents dans le quartier de l’Opéra Garnier. Douze mille policiers et gendarmes étaient mobilisés pour cette journée qui s’annonçait tendue, dont 5.000 à Paris. Des heurts se sont produits dès la matinée entre manifestants et forces de l’ordre où des violences ont éclaté dans tout le pays. Le ministre de l’Intérieur français Gérald Darmanin a fait état de 457 interpellations. Pieyre-Alexandre Anglade déplore ces actes de violence. “Je fais la différence entre les manifestants qui manifestent calmement dans le respect de l’ordre républicain et les casseurs qui sont des militants d’ultra-gauche, des antifas, des anarchistes qui ont pour objectif d’abattre les institutions et mettre à mal la république.”
Il souhaite aussi rendre hommage aux forces de l’ordre.” Il y a eu hier en France près de 500 policiers blessés et près de 1000 feux ont éclaté dans plusieurs villes de France. Je n’ai pas entendu beaucoup de partis politiques en France venir condamner ces violences et apporter leur soutien aux forces de l’ordre.”
Beaucoup d’institutions en grève
Dans la fonction publique, 15 % des agents n’étaient pas au travail. Ils n’étaient que 3 % il y a une semaine. A l’aéroport de Roissy, un terminal a été pris d’assaut. A la SNCF, un quart des cheminots étaient en grève.
Des dizaines de lycées et de facultés étaient aussi bloqués, les jeunes ayant rejoint en nombre la contestation. Le syndicat étudiant Unef revendique 500.000 jeunes dans les cortèges.
Les syndicats ont d’ores et déjà appelé à une 10e journée d’action nationale ce mardi 28 mars. Ils ont souligné la détermination du monde du travail et de la jeunesse à obtenir le retrait de la réforme qui prévoit notamment le recul de 62 à 64 ans du départ en retraite.
■ Interview de Pieyre-Alexandre Anglade (LREM), député des Français du Benelux
Anaïs Corbin





