Formation fédérale: la coalition Arizona a un accord de gouvernement
Les négociateurs des cinq partis qui composent la coalition Arizona, soit la N-VA, le MR, les Engagés, Vooruit et le CD&V, ont conclu un accord de gouvernement vendredi soir, a confirmé une bonne source à Belga. Le formateur Bart De Wever est arrivé au Palais royal, dans le centre de Bruxelles, pour présenter son rapport au roi Philippe.
Le formateur Bart De Wever est dès lors attendu chez le Roi pour rendre son rapport final. Il devrait devenir le prochain Premier ministre. Cet accord global est intervenu après plus de 48 heures de négociations intenses lors d’un conclave organisé depuis mercredi à 13h00 dans les bâtiments de l’École Royale Militaire (ERM) à Bruxelles.
Jusqu’au dernier moment, l’incertitude demeurait quant à la conclusion de cet accord, singulièrement sur le volet socio-économique comprenant les réformes fiscale, du marché du travail et des pensions. Depuis le mois d’août dernier, les cinq partis ne parvenaient pas à trouver l’équilibre entre l’aile gauche de la coalition, représentée par Vooruit et l’aile droite incarnée par le MR. Un accord sur ce thème a finalement pu être conclu peu après 20h00.
Les négociateurs ont ensuite planché sur le volet éthique. Le contenu de l’accord de gouvernement n’a pas encore été rendu public.
Pour Ecolo, “c’est un gouvernement Titanic”
Pour Ecolo, la nouvelle coalition Arizona au pouvoir au fédéral sera “un gouvernement Titanic. Inconscient et injuste. En ignorant les enjeux climatiques, le capitaine De Wever va faire couler tous les Belges, sauf bien sûr, quelques premières classes pour qui on prépare des gilets de sauvetage !”, se sont exclamés les écologistes vendredi soir en réaction à l’accord de majorité.
“Les scientifiques du monde entier nous alertent sur les risques climatiques et nous fonçons sur l’Iceberg. Partout, nous voyons des inondations, des incendies et des sécheresses qui coûtent aujourd’hui, déjà, en vies humaines et en finances publiques. Et que voit-on dans les projets de ce gouvernement Titanic ? Rien ! Plutôt que d’investir massivement dans les énergies renouvelables, ils soutiennent les énergies fossiles. Rien sur les PFAS et les pesticides qui mettent notre santé en péril, ni sur la biodiversité. Et sur l’adaptation aux dérèglements climatiques ? Rien non plus, la tête sous l’eau ! “, déclare, “en colère” la coprésidente Marie Lecocq.
“Ils définancent la SNCB et ferment des gares plutôt que d’investir dans les projets et les entreprises porteuses de solutions climatiques, qui feraient la prospérité et l’innovation de la Belgique de demain. C’est totalement inconscient. Et ce n’est pas en remontant la TVA à 21% sur le prix des chaudières à mazout qu’on va sauver la planète !” renchérit le coprésident Samuel Cogolati qui se dit “stupéfait”. La classe moyenne n’aura pas droit aux gilets de sauvetage, ajoutent les écologistes. “Les rentiers les plus riches sont clairement les seuls gagnants de ce gouvernement Titanic. Leur contribution est de 10% de l’effort budgétaire. Les 90% seront payés par les travailleurs, les femmes, les retraités qui ont bossé toute leur vie, les chômeurs, et les personnes isolées”, estiment-ils enfin.
Le patronat soulagé, les syndicats sur leurs gardes
Les fédérations patronales fédérale (FEB) et flamande (Unizo) ont réagi avec soulagement vendredi soir à l’annonce d’un accord de gouvernement fédéral. Le syndicat chrétien flamand ACV a lui vu peu de raisons de se réjouir .
La Fédération des entreprises de Belgique (FEB) se réjouit ainsi, dans un communiqué envoyé quelques minutes après l’annonce d’un accord, qu’une coalition se forme “après 236 jours de négociations”. Le CEO de la fédération patronale belge, Pieter Timmermans, souligne “un tour de force de la part du formateur (…) parvenu à réconcilier les courants politiques divergents, tout en intégrant des réformes socio-économiques profondes”. La FEB devra étudier “en détail l’accord final”, dont les contours n’ont pas encore été présentés. Cependant, “au vu des réformes visées”, la fédération estime que “les partenaires sociaux auront un rôle important à jouer”. Même son de cloche chez Unizo, organisation patronale flamande, qui se dit “pleine d’espoir” et compter sur un gouvernement qui “ose réformer, qui se concentre sur l’économie et qui soutient et stimule l’entrepreneuriat”.
Le syndicat chrétien flamand ACV ne voit au contraire aucune raison de se réjouir. “Nous devons évidemment attendre d’avoir de plus amples informations sur ce qui a été décidé. Mais tout ce qui a fuité précédemment ne suggère pas vraiment que les travailleurs, les pensionnés ou les demandeurs d’emploi auront beaucoup de raisons de se réjouir”, a avancé un porte-parole.
Belga – Photo Belga