Formation bruxelloise : Elke Van den Brandt demande le retrait du report de la LEZ et propose un compromis

La formatrice bruxelloise flamande, Elke Van den Brandt (Groen), réclame que le MR, le PS et les Engagés retirent leur proposition d’ordonnance sur la zone de basse émission dans la capitale. Elle appelle à trouver une solution de compromis négociée.

Les trois partis francophones ont annoncé unilatéralement à la fin août le dépôt d’une proposition d’ordonnance reportant de deux ans l’application de la prochaine phase de la zone de basse émission, qui concerne les véhicules Euro 5. Celle-ci devrait donc entrer en vigueur en 2027 plutôt qu’en 2025.

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“Un poignard dans le dos”

Les trois partis francophones m’ont planté un poignard dans le dos. Je ne peux pas travailler dans ces conditions. S’ils affirment vouloir respecter Groen, ils doivent vraiment nous consulter. La meilleure garantie pour éviter qu’une telle situation se reproduise est de ne jamais la laisser se produire. C’est pourquoi je demande qu’ils retirent leur proposition dès que possible et qu’on travaille ensemble à l’élaboration d’un compromis négocié“, a-t-elle déclaré.

Piste de solution

La ministre bruxelloise sortante de la Mobilité avance une piste de solution: le gel temporaire des amendes pour les futurs contrevenants. “Nous ne pouvons pas négocier la qualité de l’air ou la santé de nos enfants. Un report du calendrier n’est donc pas négociable pour nous, mais nous pouvons envisager un gel temporaire des amendes. Nous devons également définir ensemble comment mieux soutenir certains groupes plus vulnérables“, a-t-elle expliqué. L’écologiste pointe du doigt la fragilité de la proposition d’ordonnance.

Celle-ci engendrera, selon elle, des coûts élevés en raison de l’achat de droits d’émission supplémentaires et pourrait être contestée juridiquement, car elle revient en dernière minute sur des accords pris il y a huit ans.

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“Il faut avancer”

Invité de Bonjour Bruxelles ce jeudi, David Weytsman, tête de liste MR pour la Ville de Bruxelles, assure qu’il n’y a pas eu de passage de force avec cette ordonnance. “Madame Van den Brandt aurait pu négocier sur les trois derniers mois.” Il le répète, si une décision pour reporter la LEZ est envisageable, c’est maintenant qu’il faut la prendre, car les prochaines restrictions s’appliqueront au début de la nouvelle année. “On est à quatre mois du premier janvier 2025, il faut avancer. Il y aura un débat au Parlement.”

“Il y a quelque chose qui ne va pas”

Tristan Roberti, tête de liste Ecolo pour les élections communales à Watermael-Boitsfort, a réagi à la contre proposition de la ministre bruxelloise sortante de la Mobilité, Elke Van den Brandt. “Avec cette histoire de basse émission, il y a quelque chose qui ne va pas. Et sur le fond, et sur la forme. On sait que la qualité de l’air porte atteinte aux Bruxellois. 9000 décès prématurés en Belgique. On a des études qui montrent que la qualité de l’air est très mauvaise dans des écoles bruxelloises. Donc avoir un recul sur la qualité de l’air pour les écologistes, c’est très difficile à accepter. Sur la forme, c’est la première fois, dans l’histoire de notre région, que des partis francophones se mettent d’accord sans concertation avec les partis néerlandophones“, déplore Tristan Roberti.

Et de poursuivre : “Il faut se rappeler qu’à l’origine, la LEZ a été décidée sous le gouvernement Vervoort-Fremault : PS-Engagés. Aujourd’hui, il y a une demande d’assouplissement. J’entends qu’Elke Van den Brandt est prête à en discuter dans le cadre d’une solution négociée, et pas dans le cadre d’une solution imposée par certains partis.” Ces différences entre néerlandophones et francophones d’une future majorité inquiète Tristan Roberti : “En tant que candidat-bourgmestre, cela m’inquiète. Car on a besoin d’une Région qui fonctionne, puisqu’on sait que la Région et les communes sont les deux faces d’une même pièce.

 

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■ Interview d’Elke Van den Brandt, par Romain Vandenheuvel