Forest : des familles occupant un immeuble menacées d’expulsion

Les 80 personnes qui occupent un bâtiment de la rue de Belgrade sont menacées d’expulsion dans les jours à venir. Avec le risque de devoir dormir à la rue. .

Une dizaines de familles moldaves et ukrainiennes sont concernées. Des enfants, des femmes enceintes, des personnes âgées entre autres, occupent illégalement depuis plus d’un mois cette ancienne maroquinerie située rue de Belgrade, à Forest. Dans ce bâtiment, ils ont accès à de l’eau et de l’électricité. Des matelas ont été installés au sol et des espaces cuisine ont été amménagés, même si cela reste un abri de fortune.

Il semble qu’il s’agisse d’une occupation temporaire, pour se protéger du froid. Les familles aimeraient y rester pour passer l’hiver avant de quitter la Belgique.

“On a très peur de rester dans la rue, il fait très froid. Dans quelques jours, je dois aller à l’hôpital pour accoucher et, après l’accouchement, je ne me vois pas dormir dans la rue. Ici, nous avons déjà acheté tout le nécessaire pour le bébé. Au moins ici il fait chaud, et nous sommes en sécurité”, témoigne une occupante.

Problèmes de sécurité

Il s’agit d’une propriété de la commune. Un chantier doit débuter le 15 janvier pour y créer des logements sociaux. Celles et ceux qui y vivent actuellement doivent donc quitter les lieux, mais sans solution de relogement, ces personnes pourraient se retrouver à la rue, alors que le thermomètre descend en-dessous de zéro.

La commune de Forest juge que les conditions de sécurité ne sont pas réunies dans la bâtiment, notamment en ce qui concerne l’électricité et l’ascenseur utilisé par les occupants. Les autorités locales disent avoir contacté plusieurs dispositifs d’accueil régionaux, sans résultat. Le parc de logements sociaux à Forest est complètement saturé.

La Région bruxelloise a déclenché son plan “froid extrême” en début de semaine. Environ 150 places pour les personnes sans abri ont été créées mais les centres semblent déjà complets.

■ Reportage de Maël Arnoldussen et Marjorie Fellinger