Les ex-ministres catalans qui avaient fui en Belgique sont laissés en liberté sous conditions

Les ex-ministres catalans Meritxell Serret, Antoni Comin et Lluis Puig, qui avaient fui en Belgique dans la foulée de la déclaration d’indépendance avortée de la région le 27 octobre, ont été laissés jeudi soir en liberté sous conditions à l’issue de leur audition par le juge d’instruction.

Après plusieurs heures d’audition à Bruxelles, les trois anciens ministres sont sortis du parquet de Bruxelles sous les acclamations de quelques partisans munis de drapeaux catalans. “Comme les juges allemand et écossais (où sont respectivement réfugiés les ex-membres du gouvernement catalan Carles Puigdemont et Clara Ponsati), le juge belge a décidé de nous laisser libres”, s’est réjoui Antoni Comin. “Notre satisfaction est immense car il s’agit d’une première victoire de notre défense, qui soutient que le délit de rébellion n’existe pas puisqu’il n’y a pas eu de violence.” Les trois ministres ont en outre souligné qu’il s’agissait de la deuxième décision de la justice belge allant dans ce sens malgré que la justice espagnole ait changé ses arguments par rapport au premier mandat d’arrêt européen émis en novembre 2017.

“Un signal européen fort”

“Il s’agit d’un signal européen fort adressé à l’Espagne”, a pour sa part estimé l’avocat de Carles Puigdemont Me Bekaert, qui s’est également félicité de la décision de la justice allemande de ne pas donner suite au mandat d’arrêt à l’encontre de son client. “L’émission d’un mandat d’arrêt européen entraîne normalement le placement en détention du suspect et sa remise à l’État-membre”, explique Me Marchand, qui représente également les ex-ministres en Belgique. “Dans ce cas-ci, le juge n’a pas suivi cette règle et a décidé de laisser nos clients en liberté.”

Selon les conditions qui leur ont été imposées, les trois sécessionnistes catalans doivent rester sur le territoire belge et se tenir à la disposition de la justice. Ils comparaitront prochainement devant la chambre du conseil de Bruxelles, a indiqué dans la foulée le parquet. Celle-ci devra se prononcer sur le mandat d’arrêt européen émis à leur encontre par la justice espagnole.

Avec Belga – Photo : Belga/Laurie Dieffembacq

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06 avril 2018 - 07h50
Modifié le 06 avril 2018 - 07h50