Un étudiant belgo-canadien de 32 ans arrêté en Hongrie lors d’une manifestation en soutien des travailleurs hongrois

Adrien Beauduin, un étudiant belgo-canadien de 32 ans, a été arrêté le mercredi 12 décembre dernier lors d’une manifestation en Hongrie, durant laquelle il soutenait les travailleurs hongrois face à un récent vote du Parlement hongrois permettant une modification du Code du travail grâce à laquelle les employeurs pourront exiger jusqu’à 400 heures supplémentaires annuelles à leurs salariés.

Cela fait plusieurs jours que l’opposition au Parlement hongrois ainsi que les syndicats défilent dans les rues de Budapest et des grandes villes de Hongrie pour protester contre le récent vote d’une loi sur le Code du travail, permettant aux employeurs d’exiger jusqu’à 400 heures supplémentaires annuelles à leurs salariés. Adrien Beaudouin, un étudiant belgo-canadien de 32 ans actuellement installé à Budapest, a notamment participé à l’une de ces manifestations, en tant que co-responsable du mouvement étudiant “Szabad Egyetem” (Université libre). Le 12 décembre dernier, il a été arrêté avec d’autres manifestants devant le Parlement hongrois à Budapest et est accusé d’avoir usé de violence contre la police.

Adrien Beauduin, étudiant en études de genre à l’Université d’Europe centrale (CEU) de Budapest, a été retenu par la police durant deux jours. Il a finalement été libéré le 14 décembre en fin d’après-midi. Toutefois, les ennuis judiciaires de l’étudiant ne sont pas terminés. Selon l’avocate de l’étudiant, contacté par le média canadien La Presse, il reste accusé de violence envers un policier et d’assaut et risque donc entre deux et huit ans de prison.  Les autorités canadiennes et belges ont toutefois pris le dossier en mains et essayent désormais d’épauler au mieux Adrien Beauduin face à ces accusations.

“Un peu pessimiste”

L’étudiant reste d’ailleurs très inquiet quant à sa situation, comme il l’explique à la version belge de Vice. “On essaie désespérément de trouver le moment exact de mon arrestation. Puisque, malheureusement, comme c’est le cas dans beaucoup de pays, la parole d’un policier a toujours priorité sur celle des autres, donc j’ai vraiment peur que, si on ne trouve pas de vidéo de mon arrestation, je doive retourner en prison”, confie-t-il. “Vers minuit, des gens ont mis le feu à un traîneau qui faisait partie des décorations de Noël sur la place. Moi, je n’ai pas vraiment porté attention à ça et je me suis rapproché d’un groupe de personnes qui faisait face au mur de la police. Je m’apprêtais à rentrer à la maison et, au moment où j’étais juste à côté d’un groupe qui faisait face à la police, c’est là que la police a chargé. J’ai lu plus tard que, selon la police, ils voulaient éteindre le feu et on était dans leur chemin. Donc on est accusés de les avoir attaqués”. Cinq autres personnes ont en effet été interpellées en même temps qu’Adrien Beauduin.

Le Belgo-Canadien essaie désormais de réunir toutes les vidéos possibles pour assurer sa défense et confirmer qu’il n’a pas été violent durant cette manifestation, et encore moins durant son arrestation. Mais cela demande du temps et beaucoup de patience. “Il y a déjà beaucoup de vidéos qui montrent que j’étais pas agressif envers la police. Mais c’est sûr que je suis un peu pessimiste quant à l’indépendance de la justice, je ne sais pas s’ils voudront faire un exemple de moi. Je suis conscient qu’il y a un peu de politique dans tout ça. En tous cas, ils m’ont traité très correctement pendant tout le processus”, avoue-t-il tout de même. Adrien Beauduin a en tout cas reçu le soutien de plusieurs mouvements étudiants en Hongrie, et notamment du Party of the European Left, un regroupement européen de partis de gauche et d’extrême-gauche. Il attend désormais de connaître les suites de la procédure.

Gr.I. – Photo : CC peakpx