Une étude de Bruxelles Formation montre que la précarité est un frein à la formation

Selon le ministre bruxellois de l’Emploi Didier Gosuin (DéFI), la dégressivité des allocations de chômage proposée par le gouvernement fédéral risque de mener de nombreux personnes vers plus de précarité.

Une étude commandée par Didier Gosuin au service d’étude et de statistiques de Bruxelles-Formation, et révélée par le journal Le Soir ce vendredi, s’interroge sur la précarité du public en formation professionnelle en Région bruxelloise. Cette étude révèle notamment la grande précarité du public concerné : en 2015, sur près de 10.000 personnes inscrites, 46% étaient bénéficiaires d’une intervention majorée (BIM) octroyée aux revenus les plus bas. Ces personnes vivent donc juste à la limite du seuil de pauvreté ou juste en dessous, précise le ministre bruxellois de l’Emploi.

L’étude montre que la précarité du demandeur d’emploi n’a pas d’impact sur l’arrêt éventuel d’une préformation : on distingue quasiment autant de BIM qui vont au bout du parcours que ceux qui abandonnent (49%). Mais le nombre de BIM entament ou poursuivant une formation qualifiante est par contre moins élevé. “Les personnes ayant suivi une formation pré-qualifiante ou une formation par le travail et qui poursuivent en formation qualifiante sont moins souvent BIM que celles n’étant pas allées plus loin que le pré-qualifiant”, confirme Didier Gosuin, selon les chiffres de Bruxelles Formation.

“Encourager l’entrée en formation”

Face à ces données, Didier Gosuin estime que la mesure proposée par le gouvernement fédéral d’accélérer la dégressivité des allocations de chômage “va accentuer la précarité et renforcer un obstacle à la poursuite de la formation”. “Il faut plutôt encourager l’entrée et le maintien en formation”, confie le ministre DéFI, qui souhaite relayer sa position lors d’une réunion avec les différents ministres de l’Emploi mardi prochain.

Selon l’étude de Bruxelles Formation, plusieurs pistes peuvent permettre d’améliorer l’accès à la formation : revaloriser le montant horaire de l’indemnité de formation, anticiper l’aide financière pour les frais de déplacement en début de formation, faciliter l’accès aux crèches et structures d’accueil pour les enfants des stagiaires,…

Gr.I. – Photo : Belga/Laurie Dieffembacq

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14 septembre 2018 - 09h15
Modifié le 14 septembre 2018 - 09h15