Etterbeek : le report d’un chantier de la STIB entraîne la dépense inutile de 400.000€
Le bourgmestre Vincent De Wolf (MR) a fait arrêter en novembre un chantier qui provoquait des nuisances sonores dans le quartier Thieffry. Conséquence : on lui reproche un manque à gagner de 400.000 euros d’argent public. Le bourgmestre s’en défend. Il estime être dans son droit.
Retour en juin 2022 : la commune d’Etterbeek et la STIB s’accordent pour limiter les nuisances sonores provoquées sur le site Exobois. Ce site est l’un des seuls accès en plein air de la Région directement relié au réseau du métro. Parmi les mesures imposées : l’utilisation de grands sacs pour décharger le gravier et ainsi limiter le bruit lors du déchargement et de production de poussière. La mise en place de ce procédé est prévu pour un chantier en septembre.
Le bourgmestre accorde alors son autorisation. “Et là ça dérape“, explique-t-il. “Les sous-traitants qui avaient reçu l’instruction de la STIB d’effectuer les travaux de la manière que l’on avait fixée, sans engins à chenilles et avec des sacs à gravier, ne l’ont pas fait.”
Le bourgmestre décide alors de ne pas accorder de dérogation pour le chantier suivant, prévu à la mi-novembre. De son côté, la STIB – estimant qu’elle n’a pas besoin d’autorisation – notifie qu’elle entreprendra tout de même les travaux. Dans la foulée, Vincent De Wolf prend un arrêté pour interdire le chantier.
“Pour ce qui concerne les travaux qui ont eu lieu en septembre, un camion aurait apparemment déchargé un soir sans utiliser de sacs à gravier. Je pense qu’à ce moment-là, le plus naturel aurait été d’en discuter avec la STIB, de sorte à ce que nous soyons au courant et que nous puissions faire en sorte que ça ne se reproduise pas“, déclare Françoise Ledune, porte-parole de la STIB.
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400.000 euros de manque à gagner
Selon la société de transports, l’arrêt de ces travaux a généré un manque à gagner de 400.000 euros. “Ce manque à gagner regroupe les entrepreneurs qui étaient prévus et qui devaient effectuer leurs travaux sur place, l’interruption du métro, les bus navettes prévus en remplacement du métro et le personnel prévu pour les conduire“, détaille François Ledune.
La ministre de la Mobilité Elke Van den Brandt (Groen) estime que c’est le report imposé par la commune qui est la cause de cette dépense inutile d’argent public. Selon Vincent De Wolf, Ecolo utilise cette affaire pour en faire une querelle politique. “Ils disent que j’ai dépensé de l’argent public pour un caprice. Je suis désolé, mais c’est scandaleux. Je n’ai jamais vécu ça en 30 ans de politique“, dénonce-t-il.
Vers la fin du bras de fer
Fin décembre, lors d’une réunion commune, les deux parties sont finalement tombées d’accord. Les travaux devraient avoir lieu pendant le week-end de Pâques, moyennent un certain nombre de mesures de gestion des nuisances à l’étude.
Dans son courrier adressé à la commune, le CEO de la STIB Brieuc de Meeùs confirme que conformément à une réunion qualifiée de constructive du 20 décembre dernier, la STIB examinera les mesures qui peuvent être prises pour limiter dans la mesure du possible les nuisances dues aux travaux, que celles-ci seront discutées en interne et avec Bruxelles Environnement. Le CEO précise aussi qu’une solution plus pérenne toutefois sujette à plusieurs conditions notamment budgétaires avant prise d’engagement sera esquissée pour envisager un chargement à couvert des matériaux à cet endroit.
■ Reportage de Maël Arnoldussen, Nicolas Scheenaerts et Timothée Sempels