Enquête sur la gouvernance à Bruxelles : plus d’un Bruxellois sur deux ne veut pas de la fusion des communes
Des politologues de l’ULB et la VUB ont mené cette année une large enquête auprès de mandataires locaux et régionaux et auprès de 1000 citoyens bruxellois afin de connaître leur ressenti vis-à-vis de la situation politique à Bruxelles et vis-à-vis de leurs relations avec la Région bruxelloise ou avec les Communautés. Voici les principaux résultats de cette enquête.
Quel avenir pour la Région bruxelloise, pour les communes ou encore pour les politiques bruxellois ? La question est souvent débattue dans et en dehors des institutions régionales, elle risque de nouveau de faire parler à la suite de la dernière publication de l’équipe de politologues du Joint Reserch Groupe DEGO, une équipe conjointe de l’Université Libre de Bruxelles (ULB) et de la Vrije Universiteit Brussel (VUB). La politologue Emilie Van Haute, qui a analysé les élections communales sur les antennes de BX1, a notamment travaillé à cette enquête menée auprès de 31 mandataires locaux et régionaux et auprès d’un échantillon de 1000 citoyens bruxellois.
Cette enquête a notamment été lancée pour analyser l’évaluation par ces politiques et citoyens de la situation actuelle à Bruxelles et leurs préférences en termes de scénarios de réformes. Leur attachement à la commune, à la Région bruxelloise, aux institutions, leurs préférences pour l’avenir politique de la capitale, la simplification administrative ou le système électoral ont ainsi été évoqués dans cette enquête menée durant le premier trimestre 2018 (pour les mandataires) et durant le mois de juillet 2018 (pour les citoyens).
Manque de clarté dans les compétences
Cette enquête montre notamment que les mandataires et citoyens évaluent positivement le travail de la Région bruxelloise sur des domaines transversaux (contrats de quartier, aménagement du territoire, hôpitaux, urbanisme…) mais plus négativement concernant la mobilité, la propreté ou encore les défais en termes de cohésion sociale (intégration des non-belges, paupérisation, défi démographique). Ils estiment que cela est dû à une faiblesse du leadership et de l’administration régionale, à un manque de clarté dans la répartition des compétences et au poids des communes (en particulier la Ville de Bruxelles). Les citoyens ajoutent qu’ils évaluent négativement les relations entre belges et non-belges, mais positivement les relations entre francophones et néerlandophones.
Revoir la frontière des communes
Toujours selon les résultats de cette enquête, les mandataires, comme les citoyens, rejettent massivement l’idée d’une fusion des communes en une seule entité (plus de 54% des citoyens bruxellois interrogés). Toutefois, ils sont plus nombreux à émettre l’idée de revoir certaines frontières de communes et de revoir la place de la Ville de Bruxelles au sein de la Région. Un consensus se dégage également sur la nécessité d’une répartition plus claire des compétences entre les communes et la Région, et sur la possibilité de transférer certaines compétences vers la Région. Enfin, une majorité de citoyens et de mandataires estiment qu’il serait intéressant d’harmoniser un certain nombre de politiques entre communes, avec une impulsion venant de la Région.
Enfin, concernant le système électoral, les citoyens et une partie des mandataires montrent un soutien aux listes bilingues au niveau régional. Concernant le nombre de parlementaires au niveau régional, les mandataires estiment qu’il serait possible de travailler avec un nombre réduit de parlementaires mais les entretiens menés par les politologues ne montrent pas de volonté politique de mener une réforme en la matière.
Gr.I. – Photo : illustration Belga/Thierry Roge