En situation de handicap, Delphine doit aller jusqu’à La Hulpe pour pouvoir se baigner
Les infrastructures pour accueillir des personnes à mobilité très réduite manquent. C’est notamment le cas lorsqu’il s’agit de pratique sportive. Notre équipe a rencontré une Bruxelloise lourdement handicapée. Pour s’adonner à la natation et aux soins dans l’eau, elle se rend dans une nouvelle piscine, très bien équipée, mais située… en Brabant Wallon.
C’est un moment de joie intense pour Delphine. En situation de handicap, cette Anderlechtoise de 45 ans se baigne à la piscine de Hocus Pocus de la Hulpe. Inaugurée début décembre, cette piscine a la particularité d’être accessible aux personnes à mobilité très réduite.
“On ne trouvait que les piscines communales, comme celle de Nivelles ou celle de Braine-l’Alleud. Les températures étaient bien, elles disposent de chaises de mise à l’eau. Mais il faut pouvoir transférer Delphine de sa voiturette vers cette chaise. Comme elle n’a pas beaucoup d’équilibre, c’est difficile”, se souvient sa maman, Francine.
À Bruxelles, de telles infrastructures adaptées sont inexistantes, ce que regrette Annick Debaize, thérapeute spécialisée : “Il n’y a pas de lieux accessibles en termes de loisirs, pour se détendre. Il y a évidemment des lieux de thérapie dans les hôpitaux, mais ici, on parle d’une piscine qui est accessible aussi en dehors des heures de thérapie. C’est ça qui est vraiment bénéfique pour les patients“, justifie-t-elle.
Dans cette piscine, tout est de plain-pied. Les cabines sont équipées de tables de changes. Le transfert des personnes vers la piscine est possible grâce à des rails fixés au plafond.
L’eau a des vertus de bien-être et permet la rééducation neuromotrice et l’hydrothérapie.
■ Reportage de Michel Geyer, Pierre Beaudot, Béatrice Broutout et Timothée Sempels