Émeutes à Bruxelles : les syndicats policiers déplorent le manque de préparation et de matériel
Samedi soir, après la qualification de l’équipe nationale marocaine de football pour la prochaine Coupe du monde, des émeutes sont survenues au centre de Bruxelles. Quelque 300 personnes y ont pris part, tandis que 22 agents de police ont été blessés (17 parmi les renforts envoyés par la police fédérale et cinq au sein des équipes d’intervention de la police Bruxelles-Ixelles).
Tout comme le ministre de l’Intérieur Jan Jambon, le SLFP Police s’étonne qu’aucune arrestation n’ait eu lieu. “Mais ce n’est certainement pas une critique à l’égard des collègues sur le terrain à ce moment-là”, précise-t-il dans un communiqué.
Vu le nombre élevé de blessés et l’étendue des dégâts, les syndicats policiers s’interrogent sur la pertinence des directives données aux services d’ordre lors de ce genre d’événements.
Une rencontre avec Jan Jambon
Le SLFP Police “exige du ministre de l’Intérieur qu’il réunisse en urgence le Comité supérieur de concertation (…). Si effectivement il ressort de ce débat qu’on n’a retenu aucune leçon du passé, nous exigerons alors du ministre de l’Intérieur qu’il prenne ses responsabilités en décidant des mesures nécessaires.”
La CSC Police, autre syndicat policier, interpellera la zone de police de Bruxelles-Ixelles et demandera aussi une analyse du suivi des recommandations sur la “gestion négociée de l’espace public” adoptées après la manifestation du 9 novembre 2014, a fait savoir Stéphane Deldicque, délégué permanent.
“La philosophie de ces recommandations, c’est de ne pas avoir d’attitude provocatrice. Mais, quand on voit ce qui s’est passé samedi soir, on peut se demander s’il n’aurait pas fallu intervenir plus tôt. Une fois qu’on laisse monter la sauce, si je puis dire, il est plus difficile de calmer les choses. Les collègues ne comprennent pas pourquoi ils ne reçoivent pas du renfort plus rapidement, pour éviter l’escalade des violences mais aussi pour leur propre sécurité”, analyse Stéphane Deldicque.
Une enquête ouverte
“La CGSP Admi demande sans délai une rencontre avec le ministre de l’Intérieur et la tenue d’un comité supérieur de concertation pour les services de Police afin obtenir tous les éclaircissements utiles au regard des faits commis”, déclare Eddy Quaino, mandataire permanent police. Le syndicat souhaite que le gouvernement s’engage à dégager des moyens supplémentaires afin de diligenter les enquêtes pour identifier les auteurs des violences du week-end.
Le ministre de l’Intérieur Jan Jambon a demandé à l’Inspection générale de la police fédérale et de la police locale (AIG) l’ouverture d’une enquête sur les circonstances dans lesquelles s’est déroulée l’intervention policière de samedi soir. (avec Belga)
- Reportage de Sabine Ringelheim et Béatrice Broutout.