Élections législatives en Italie : l’abstention est la grande gagnante de la communauté italienne de Belgique

Les Italiens ont voté ce week-end, l’Italie bascule à l’extrême droite avec l’élection de Georgia Meloni, et son parti Fratelli d’Italia a conquis un quart des suffrages. Pour les Italiens de Belgique, l’autre grande gagnante est l’abstention.

Des attentes, mais aussi une démobilisation générale pour les Italiens à l’étranger. En effet, la mobilisation des ressortissants de l’étranger diminue à chaque élection. Plus impliqués à Bruxelles qu’à Charleroi ou à Liège. Au total, ce sont quelque 240.000 Italiens majeurs vivant en Belgique qui ont été appelés aux urnes sur une communauté de près de 300 000 personnes. Les 25 % d’entre eux vivant en région bruxelloise avaient jusqu’au 22 septembre à 16h pour se rendre au consulat.

L’organisation de ces élections n’a pas été de tout repos pour l’Ambassade. Les chambres ont en effet été dissoutes en Italie le 21 juillet, jour de la fête nationale belge.

Chacun s’accorde à dire que cette élection est importante. Les législatives d’hier ont déterminé la majorité élue qui devra constituer un gouvernement. Historiquement, les Italiens d’Europe étaient plus attachés à la gauche.  Cette année, L’ultra-conservatisme de Giorgia Meloni a triomphé. Avec un total 44% des voix, son parti de la droite radicale, Fratelli d’Italia (FdI), devient la première formation politique de la Péninsule.

En Italie, l’abstention a été une autre grande gagnante de ce rendez-vous électoral avec un taux d’affluence aux urnes de l’ordre de 63,91%. Le désintérêt des Italiens de l’étranger se traduit lui aussi par un large absentéisme, notamment en Belgique, où on estime le taux de participation entre 10 et 15 %.

Luca Tomini, chercheur et politologue à l’ULB, explique la différence entre le vote des Italiens de l’étranger et les Italiens de métropole. “Si vous prenez le résultat des élections en Belgique, le parti en tête est le parti démocrate. Le vote des Italiens d’Europe est un vote plus à gauche, plus jeune, pro-européen, progressiste qui favorise les partis démocrates, libéraux ou centristes. La plupart des Italiens qui votent sont arrivés à l’étranger très jeune.”

Selon le politologue, la tendance l’abstention pour les Italiens de l’étranger s’observe depuis plus de 30 ans. “Il y a un intérêt, mais les chiffres de l’abstention sont en général assez élevés pour les Italiens des étrangers, car il y a aussi de problèmes bureaucratiques et étant donné qu’il n’y a pas de vote obligatoire en Italie, ils sont moins intéressés et donc moins mobilisés

■ Une interview de Luca Tomini réalisée par Anaïs Corbin