Édouard Delruelle analyse les origines et évolutions du socialisme dans un essai

Président de Solidaris et professeur de philosophie politique à l’université de Liège (ULiège), Édouard Delruelle revient sur les racines et évolutions de ce courant politique.

Dans son ouvrage “Dis, c’est quoi le socialisme ?”, préfacé par le président du Parti Socialiste Paul Magnette, Édouard Delruelle dévoile les différents courants autour du socialisme, confirmant qu’il existe bien “des socialismes” et que “si le socialisme est de gauche, toute la gauche n’est pas socialiste”.

Mais quel est l’ADN du socialisme ? La question de la défense du travailleur est évidemment au centre : “Le socialisme, c’est d’abord d’émanciper le monde du travail et la société en général, de l’emprise qu’exerce sur eux le capitalisme. Le capitalisme n’est toutefois pas l’économie de marché. Le socialisme n’est pas contre l’économie de marché et défend plutôt l’idée de mutuelles, de coopératives… Alors que le capitalisme est une dynamique sans fin d’accumulation et de profits, qui se fait aux dépens du travailleur”.

S’il convient qu’il n’existe plus de lutte des classes comme au siècle dernier, il y a bien d’autres luttes, explique Édouard Delruelle : “Les luttes féministes, antiracistes, écologiques sont là, même si ce ne sont pas une lutte des classes comme aujourd’hui”. “Les jeunes aujourd’hui sont très politisés sur de nombreuses questions. C’est donc un des grands enjeux d’aujourd’hui pour les socialistes : ne pas être déconnectés de ces mouvements sociaux et de les reconnecter à la question de base, à savoir celle du travail et de la propriété”, ajoute-t-il.

Quel est désormais l’avenir du socialisme ? “Ce courant est en difficultés, il ne faut pas le nier”, confie-t-il. “Il y a trois grands enjeux aujourd’hui : rester connecté aux travailleurs en général, devenir un éco-socialisme et montrer que ce sont bien les classes populaires qui polluent le moins, mais subissent le plus les dommages environnementaux, et face à la montée de l’extrême-droite, retrouver de l’ADN anti-fasciste des années 30”, estime Édouard Delruelle.

■ Interview de Vanessa Lhuillier et Fanny Rochez dans Le 12h30.

Gr.I. – Photo : BX1