Ecoles et classes fermées pour cause de covid : où en est-on aujourd’hui ?
Deux classes d’une école fondamentale à Forest ont été mises en quatorzaine il y a trois jours, après qu’une éducatrice ait été testée positive au covid-19. Dans le même temps, deux écoles de Molenbeek fermées il y a deux semaines, vont pouvoir retrouver leurs élèves à partir de demain. La rentrée scolaire vit toujours au rythme de l’épidémie. Même si le sujet fait moins la une. Le point.
Elles faisaient l’actualité en ce début de mois de septembre : les contaminations de professeurs ou d’élèves et les mises en quatorzaine de classes ou d’école. Où en est-on aujourd’hui ? La tendance à la hausse des cas de contamination dans les écoles se poursuit. Mais il est difficile d’avoir une vision précise du nombre d’établissements touchés.
Depuis le 11 septembre, l’ONE publie un relevé hebdomadaire du nombre de cas de Covid-19 signalés en milieu scolaire en Fédération Wallonie-Bruxelles, sur base des données transmise par les PSE (Promotion de la Santé à l’école). C’est ce service qui est contacté par les directions d’école lorsque des cas sont signalés dans leur établissement. Les derniers chiffres disponibles datent de la semaine du 14 au 20 septembre. C’est que la situation parfois confuse sur le terrain ne facilite pas le travail de collecte des données, nous reviens-il. Sans surprise, le nombre de cas le nombre de cas est très faible la première semaine : 60 cas sont signalés entre le 31 août et le 6 septembre. Il monte la semaine suivante à 310 élèves – tout degrés confondus – et 44 membres du personnel. Résultat : 2010 personnes mises en quarantaine. Ensuite, du 14 au 20 septembre, les chiffres font plus que doubler, pour passer à 899 cas (735 élèves et 164 membres du personnel), et 5811 mises en quarantaine. « Seuls 18% des cas positifs peuvent être considérés comme des cas liés à une transmission à l’école. Ce sont donc des cas liés à un contact étroit qui a eu lieu à l’école, avec un élève ou un enseignant. Le nombre d’élèves mis en quarantaine correspond à 0,6% des élèves de l’enseignement fondamental et secondaire. », précise le communiqué de l’ONE.
Pour en savoir davantage, nous avons également contacté plusieurs pouvoirs organisateurs (PO) et réseaux.
Ainsi, parmi les établissements de Wallonie-Bruxelles Enseignement, le plus gros PO en Fédération Wallonie-Bruxelles, deux établissements sont aujourd’hui fermés, dont un à Bruxelles. Dans la capitale, une cinquantaine d’écoles sont sous son autorité. La hausse du nombre de cas relevés par le PO dans ses établissements semble montrer des signes de ralentissement, nous indique-t-on encore.
Pour le CPEONS (Enseignement Officiel Neutre Subventionné), deux établissements secondaires – sur les 21 gérés par le réseau dans la capitale – ont été mis entièrement en quarantaine à Bruxelles : les deux écoles plurielles de Molenbeek. C’était le 17 septembre dernier. Aucune autre école n’a fermé, assure Roberto Galluccio, le représentant du réseau, ce qui n’empêche bien entendu des mises à l’écart d’élèves et d’enseignants lorsque testés positifs. A cet égard, Roberto Gallucio relève un écueil : jusqu’ici les professeurs covid positif étaient suspendus 14 jours et remplacés, mais avec le passage à la demi-quatorzaine, décidé par le dernier CNS, leur remplacement n’est plus possible. Il note également des problèmes de communication entre les différents organes impliqués dans le suivi – singulièrement PSE et COCOM – et des directions d’école parfois désarmées pour faire face à ces situations.
A Schaerbeek : 25 classes ont été mises en quatorzaine depuis le début de l’année scolaire, dont 21 rien qu’à l’école 16 dont la section primaire était fermée le 16 septembre. Dans cette dernière, quatre classes ont pu rouvrir cette semaine. Les 17 autres reprendront les cours demain jeudi, nous informe le cabinet de l’échevin de l’Enseignement francophone, Michel De Herde. Celui-ci commente : « Il y a tous les jours des signalements d’un élève, d’un enseignant ou membre du personnel testé positif, avec mise en quatorzaine de la personne concernée, mais on n’en parle moins parce qu’on s’y habitue. Et statistiquement le nombre de personnes touchées reste marginale. »
Une situation sous contrôle?
“Nous sommes dans une phase de croissance, sans nul doute“, analyse Yves Coppieters. “La question est de savoir si les contamination se font au sein de l’école, ou à l’extérieur de celle-ci, car les dynamiques sont très différentes.”, précise l’épidémiologiste, qui plaide pour l’adoption de “stratégies préventives“, sur le plan pédagogique et de l’encadrement, dans les établissements pour contenir les transmissions et éviter le basculement en code orange.
De son côté, Yves Van Laethem se montre optimiste. Le nombre d’écoles fermées reste marginale. Il constate aussi que les mise en quatorzaine font suite à des cas positifs parmi les professeurs bien plus souvent que parmi les élèves, “cela montre que c’est un problème d’adultes.”, observe le porte-parole interfédéral de la lutte contre le Covid-19. Les chiffres des cas positifs chez les moins de 10 montrent d’ailleurs une tendance à la baisse, et un ralentissements des contaminations s’amorce pour la tranche d’âge 10-19 ans, constate encore l’expert. Ainsi, les dernières données ont de quoi rassurer, conclut Yves Van Laethem, qui ne croit pas à un basculement en code orange pour certains établissements. Pas dans un avenir proche, en tout cas.
S.R. (Photo : BX1)