Moins d’un francophone sur deux connait vraiment la déclaration des Droits de l’Homme
Amnesty se montre très préoccupée par la méconnaissance qu’en a la population.
Cinquante-cinq pour cent des Belges francophones ne connaissent pas le contenu de la déclaration universelle des Droits de l’Homme, constate Amnesty International sur base d’un sondage publié jeudi. Plus d’un tiers des 18-34 ans n’en ont même jamais entendu parler. Ce texte, qui évoque aussi des préoccupations telles que la santé, l’eau potable ou la sécurité sociale, est pourtant tout aussi fondamental pour défendre les droits des populations victimes de violations massives que pour garantir le respect des droits des citoyens en Belgique, souligne l’organisation.
Trois quarts des francophones du pays se disent sensibles aux droits humains, se réjouit d’abord Philippe Hensmans, directeur d’Amnesty International Belgique.
Quarante pour cent considèrent que ces droits se dégradent dans le monde – principalement en Afrique – et seuls 30% qu’ils s’améliorent en Europe de l’Ouest. En Belgique, les francophones s’inquiètent plus particulièrement de reculs en matière de pauvreté, d’environnement, d’accès à la justice et de santé.
Les gouvernement nationaux doivent en faire davantage ?
Globalement, la moitié des sondés estiment que les gouvernements nationaux devraient en faire davantage. Près de trois quarts des francophones font cependant quelque chose à leur niveau (consommation plus responsable, accueil des migrants, éducation de la jeunesse, sensibilisation de leur entourage…) pour contribuer eux-mêmes à un meilleur respect des droits humains, ajoute M. Hesmans.
Si seul un cinquième de la population pense pouvoir réellement changer les choses, un peu plus de la moitié (55%) se dit prête à descendre dans la rue pour préserver ses droits fondamentaux, notamment sur des questions d’inégalités sociales, de liberté d’expression ou encore de lutte contre les discriminations. Et ce, même s’ils réagissent assez peu face aux restrictions actuellement imposées en matière de pensions, aux mesures qui limitent de façon disproportionnée leurs droits au nom de la lutte contre le terrorisme ou encore aux manquements en termes de protection des personnes réfugiées, fait remarquer Philippe Hensmans.
Amnesty préoccupée par cette méconnaissance
Concernant la déclaration universelle des Droits de l’Homme, Amnesty se montre très préoccupée par la méconnaissance qu’en a la population, alors qu’elle constitue un “garde-fou contre les injustices et les abus“, ainsi qu’un “garant des libertés“, poursuit son directeur belge. “C’est une référence indispensable, notamment pour s’adresser au monde politique à l’approche des élections. Son importance doit être soulignée, principalement auprès des jeunes, car elle rencontre les droits dont nous avons besoin tous les jours.”
Une semaine avant la date du 70e anniversaire de la déclaration, soit le 10 décembre, l’organisation distribuera dès lors un exemplaire du texte dans la boîte aux lettres de chaque ménage francophone du pays.
Au total, 1.005 personnes de 18 à 75 ans ont été interrogées par voie électronique en juin dernier pour la réalisation de cette enquête.
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